Contemporain

Le bleu entre le ciel et la mer • Susan Abulhawa

15658741_792328640908070_1143890255_o

Cela fait un petit moment que j’ai envie de lire ce roman. Etant en lice dans la catégorie des romans contemporains pour le Prix Littéraire des Chroniqueurs Web, je trouvais l’occasion parfaite pour le faire sortir de ma PAL.

Résumé-01

1947. La famille Baraka vit à Beit Daras, village paisible de Palestine entouré d’oliveraies. Nazmiyeh, la fille aînée, s’occupe de leur mère, une veuve sujette à d’étranges crises de démence, tandis que son frère Mamdouh s’occupe des abeilles du village. Mariam, leur jeune sœur aux magnifiques yeux vairons, passe ses journées à écrire en compagnie de son ami imaginaire. Lorsque les troupes israéliennes se regroupent aux abords du village, Beit Daras est mis à feu et à sang, et la famille doit prendre la route, au milieu de la fumée et des cendres, pour rejoindre Gaza et tenter de se reconstruire dans l’exil. Seize ans plus tard, Nour, la petite-fille de Mamdouh, s’est installée aux États-Unis. Tombée amoureuse d’un médecin qui travaille en Palestine, elle décide de l’y suivre. Un voyage au cours duquel elle découvrira que les liens du sang résistent à toutes les séparations – même la mort.

Ce que j'en pense-01

C’est la première fois que je lisais un roman qui évoque avec autant de ferveur le conflit israélo-palestinien. Ce roman m’a transporté au cœur de Gaza, du camp de réfugié de Nousseirat et, après 400 pages, j’aurais envie d’y retourner.

Ce récit m’a semblé particulier, par la richesse des personnages évoqués, par l’attrait historique qu’il traite et par la force des croyances de ces personnages. C’est en ça qu’il m’a profondément bouleversé. La famille Baraka est une grande famille, ils sont tous liés par l’amour et attache une grande importance à leur religion et leurs croyances. On le constate par le nombre important de fois durant lesquelles la famille se raccroche à leur Dieu et l’implore. Ces croyances me sont inconnues et les découvrir au travers d’un aussi beau roman a été magique, même si elles ont un côté surnaturelle qui peut déboussoler.

La vie au cœur du camp de réfugié n’est pas rose et pourtant, la famille Baraka est unie. Les épreuves qui viendront pleuvoir les unes après les autres sur leurs épaules ne réussiront qu’à les rendre plus fort. Tous ces combats qui ont détruit des maisons, des familles ; toute la douleur qui s’est concentrée dans les cœurs des palestiniens et qui ont nourris une haine à l’égard de leurs agresseurs ; toutes ces bombes qui tombent et détruisent des vies, détruisent la paix qu’essaient d’installer les palestiniens. Ce sont autant de choses qui rendent ce roman puissant et qui m’ont bouleversées. Je ne m’attendais pas à lire une histoire aussi belle au cœur d’un environnement aussi chaotique, brisé.

Au milieu de ce conflit, le récit de ces femmes est sublime. Elles sont des femmes qu’on ne peut oublier, car elles ne collent pas à l’étiquette de la femme soumise. Bien au contraire, Nazmiyé n’a pas sa langue dans sa poche et ses répliques tantôt cinglantes, tantôt un peu obscènes rythment leurs vies. Cohabitant avec Alwan, sa fille, Ratchel, sa petite-fille, et Nour, sa petite-nièce, le quotidien n’est pas triste même lorsque les épreuves s’accumulent. Cette force qu’elles créent toutes les quatre m’a rendue optimiste, m’a touchée. La générosité de ces femmes n’est ébranlé ni par les chagrins, ni par la mort.

Oh, trouve-moi. Je serais dans ce bleu. Entre le ciel et la mer. Où se concentre désormais le temps. Et nous sommes l’éternité. Qui s’écoule comme la rivière

Séprateur-01

Un roman magnifique, une immersion totale au cœur de traditions, de coutumes et de croyances différentes avec quatre femmes à la générosité sans faille. Le conflit qui régit leur vie n’ôte guère leur optimiste et ne fait que les rendre plus forte. Une plume sensible et touchante qui sublime le destin de ces femmes.

Excellente lecture-01

Lu dans le cadre du Prix Littéraire des Chroniqueurs Web 2016.

4 commentaires sur “Le bleu entre le ciel et la mer • Susan Abulhawa

Laisser un commentaire