Juste avant le bonheur • Agnès Ledig

C’est grâce à l’adorable Virginie du blog Pluie de Mots que je me suis enfin lancée dans la découverte d’Agnès Ledig et je ne le regrette absolument pas car cette lecture a été un coup de cœur tant elle a été belle. Alors je tiens vraiment à remercier Virginie !

Cela fait longtemps que Julie ne croit plus aux contes de fée. Caissière dans un supermarché, elle élève seule son petit Lulu, unique rayon de soleil d’une vie difficile. Pourtant, un jour particulièrement sombre, le destin va lui tendre la main. Ému par leur situation, un homme généreux les invite dans sa maison du bord de mer, en Bretagne. La chance serait-elle enfin en train de tourner pour Julie ?

Cela fait longtemps que l’idée d’enfin me plonger dans un roman d’Agnès Ledig me trotte dans la tête. Son nouveau roman, De tes nouvelles, aura certainement été le déclencheur. Sa plume m’a emmenée rencontrer des personnages très beaux et vibrants d’une passion, d’un souffle incroyable.

La vie n’a pas épargné Julie, jeune adolescente mère d’un petit garçon de trois ans, l’attachant Lulu. Même si elle se démène pour lui faire vivre une vie convenable, elle compte les centimes pour la lui donner. Au détour de sa caisse de supermarché, Paul va un jour croiser sa route et lui faire la proposition folle de l’accompagner dans sa maison en Bretagne.

Sans le savoir, ces individus qu’elle va croiser sur son chemin vont lui apporter de la lumière, du bonheur et du réconfort. Ils vont, du jour au lendemain, tisser des liens qui ressemble au lien familial, qui évoque ce lien fort entre les individus d’une même famille. Petit à petit, ils vont apprendre à se connaître, à s’apprivoiser, à s’aimer et à ne plus savoir s’abandonner. Ce roman m’a fait prendre conscience qu’on peut croiser des individus qui ne nous veulent aucun mal, des individus d’une extrême bienveillance et bien-traitants qui n’ont aucun but malsain, seulement celui de vous rendre heureux.

Ce n’est pas la vie qui est belle, c’est nous qui la voyons belle ou moins belle. Ne cherchez pas à atteindre un bonheur parfait, mais contentez vous des petites choses de la vie, qui, mises bout à bout, permettent de tenir la distance.

Si Julie a des doutes quant à la lumière qui l’anime, Paul en est persuadé. Parce qu’il veut faire son bonheur, il va aussi faire le sien en persévérant et en décidant qu’il ne laisserait pour rien au monde cette jeune femme, ce petit bout de femme à la répartie vive, au caractère renfermé, à la vie abîmée. Cette jeune femme, elle pourrait être n’importe qui, n’importe quelle adolescente qui, à un moment de sa vie, a vécu un accident de parcours, une grossesse non-désirée. Ce qui m’a plu, c’est ces personnages qui ne sont pas seulement attachants. Ils sont aussi vivants et j’ai eu le sentiment que j’aurais pu les croiser sur ma route tant ils étaient authentiques. Je ne serais pas étonnée un jour de croiser un médecin qui me rappelle Jérôme.

Le drame qui va survenir m’a émue aux larmes. Ma déformation professionnelle a repris le dessus et j’ai été très émue, très touchée de la manière dont l’auteure aborde ce tragique événement. Les mots qu’elle pose sur les émotions de ses personnages, sur les ressentis sont justes, ils sonnent vrais. Sans tomber dans le pathos, ces mots-là vont prouver que la vie peut continuer, de manière simple, à l’aide de choses simples et que la perte, le chagrin peut cohabiter avec le bonheur : il s’appelle simplement mélancolie.

Un proverbe arabe dit « ne baisse pas les bras, tu risquerais de le faire deux secondes avant le miracle ».

Un roman très beau, pourtant tout en simplicité, qui, grâce à de nombreuses allusions à la nature en font un roman plein de charme, qui se savoure. Une coup de cœur, non seulement pour cette histoire de vie, cette ode à la vie mais également pour la plume de cette auteure. Une plume sensible, touchante et habile.