Je suis ravie d’avoir enfin pu découvrir l’univers d’Isabelle Arsenault, dont je ne cesse d’entendre les louanges. J’ai profité de mon séjour chez mes parents pour emprunter Jane, le renard et moi à la médiathèque de leur commune.
Il reste à peine 2 mois d’école. Une toute petite éternité.
Montréal, dans les années 80. La jeune Hélène est le canard boiteux de son établissement. Mise à l’écart, sujette aux moqueries et aux insultes, elle se réfugie dans la lecture de Jane Eyre de Charlotte Brontë. Elle s’identifie à l’héroïne tout en se dévalorisant, persuadée d’être « une saucisse de Toulouse », « un bébé truie » ou « un coussin à fourchettes ». Et le pire est à venir. Une semaine en camp de vacances avec les 40 élèves de cinquième, prêts à la martyriser. Mais deux rencontres vont illuminer son quotidien.
Une découverte qui m’a agréablement surprise. L’histoire d’Hélène, dont la vie est rythmée par les moqueries de ces anciennes copines de classes, m’a émue. Son quotidien triste et routinier est colorisé par des tons terne et morose. Comment une petite fille d’une dizaine d’années peut-elle être si triste et se sentir si seule ?
Pour pallier sa solitude, le manque évident de copines avec qui elle pourrait discuter des heures, elle va s’identifier à l’héroïne de Charlotte Brontë, Jane Eyre. Entre rêve et réalité, c’est dans cet entre-deux que la petite fille trouve un refuge qui la rassure, la berce et l’accompagne chaque jour. Elle ne se doute pas que, lorsqu’elle est envoyée pour camper avec sa classe, son pire cauchemar va lui permettre de s’ouvrir, elle et son cœur, à d’autres personnes.
Au milieu de cette histoire, les dessins de Fanny Britt sont fins, délicats, beaux. A l’opposé de ces tons gris et sombres, quelques dessins ressortent, colorés et illuminent les planches. Isabelle Arsenault détaille à la perfection ce passage délicat et sournois de l’enfance à l’adolescence, une période qui n’est pas toujours évidente pour tout le monde. Alors que certaines filles vont grandir rapidement, vont avoir envie de ressembler aux adultes, d’autres ressentent le besoin de prendre leur temps.
Un album davantage proche du roman graphique que de la bande-dessinée qui nous entraîne dans la vie d’Hélène. Des thèmes propres au passage à l’adolescence sont évoqués avec brio : amitié, amour, solitude, changement. Isabelle Arsenault et Fanny Britt signe ici un très bel album.
Ravie que tu aies aimé 🙂 Je te recommande Louis parmi les spectres des mêmes auteurs qui est tout aussi superbe 😉
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Je crois que tu as spoilé la fin (qu’à la fin, elle devra s’ouvrir aux autres) ? En fait, je n’ai pas lu le livre donc je ne sais pas si c’est le cas. Sinon, j’adore ta chronique. 🙂
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C’est une autrice dont j’entends le plus grand bien. Je n’étais pas franchement emballée par son coup de crayon, mais du coup je crois qu’à force je vais finir par me laisser tenter par un de ses albums. Bisous
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J’espère que tu te laisseras tenter rapidement ! Je n’ai qu’une hâte : découvrir ses autres albums 🙂
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