Saga historique & familiale

Leopard Hall • Katherine Scholes

DSC_0043.JPG

Dès l’annonce de sa sortie, Leopard Hall m’a aussi fait très envie. Katherine Scholes m’a beaucoup rappelé Tamara McKinley, une auteure que j’aime énormément. La création de cette collection chez les éditions Belfond promet de belles découvertes et j’avais envie de participer à leur discussion autour de ce premier roman.

résumé

Congo, 1964. Australienne de vingt-cinq ans, Anna Emerson retourne sur sa terre natale du Congo, pour se rendre au chevet de son père mourant, Karl, qu’elle n’a pas vu depuis dix-huit ans. Les retrouvailles sont brèves et, au lendemain de sa mort, un nouveau choc attend la jeune femme : Karl n’est pas son père biologique. Qui est son véritable père ? Pourquoi sa mère n’a-t-elle jamais rien dit ? Et que faire de Leopard Hall, la villa Emerson dont elle a hérité, remplie d’oeuvres d’art pillées aux Africains ? Anna n’a bientôt plus qu’une idée en tête : retrouver son père.
Avec Eliza, séduisante photographe américaine et grande entremetteuse politique, la jeune australienne tente de rejoindre le village où elle est née pour en savoir plus sur ses racines. Mais dans ce Congo tout juste indépendant, les tensions sont vives, parfois sanglantes. Et tandis qu’Eliza est embarquée dans une mission secrète auprès des rebelles Simba, Anna, elle, hésite : doit-elle poursuivre son voyage seule ? Ou doit-elle rester auprès des Carling, ce couple de missionnaires qui viennent en aide aux lépreux ? De l’autre côté du lac Tanganyika, un homme se prépare pour une mission paramilitaire des plus dangereuses, classée  » secret défense « .
Un homme qui n’a plus goût à rien depuis vingt-cinq ans, date à laquelle il a renoncé à ses droits sur sa fille. Un homme qui ne se doute pas que, dans un lieu appelé Leopard Hall, le destin a placé une surprise sur son chemin…

ce que j'en pene

Ce roman promettait un voyage exceptionnel au cœur du Congo et rien que pour cela, j’avais envie de le découvrir afin d’être dépaysée, de voyager. L’auteure ayant déjà a son actif de nombreux best-sellers, cette histoire semblait être une valeur sûre.

Anna Emerson mène une vie sans embûches à Melbourne, son travail de secrétaire la satisfait et, malgré le manque évident d’un amour à ses côtés, elle trace son bonhomme de chemin. Jusqu’au jour où un détective la retrouve : son père est gravement malade. Seulement, elle apprend qu’il n’est pas son véritable père. La voila partie sur les routes du Congo avec pour seul objectif : retrouver son père biologique. C’est l’occasion de rencontrer une héroïne un peu particulière qui n’a, justement, rien d’une héroïne. Naïve, un peu froussarde et davantage habituée à la vie citadine qu’à la vie dans la brousse, Anna ne semble absolument pas prédestinée à survivre dans la jungle congolaise.

Le talent de Katherine Scholes s’inscrit, à mon sens, dans ce travail effectué autour des personnages de ce roman. Tout d’abord, avec cette quête identitaire que la jeune femme va poursuivre au fil du récit. Petit à petit, elle va s’ouvrir au monde et évoluer. Ce voyage va littéralement la changer et démontrer sa capacité à surmonter les obstacles, à vivre les épreuves et devenir forte sans jamais se départir de sa touchante naïveté. Puis, avec la remise en question de Dan, un homme de prime abord réservé qui va s’ouvrir aux autres et confier son mal-être et ses souffrances. Sa capacité à rester bon, à être empathique en toutes circonstances face aux atrocités commises par les rebelles le rend respectueux et profondément humain. Sa maturité saute aux yeux, même si les explications de son récit de vie qui aident à comprendre son positionnement arrivent tardivement.

Les nombreux aspects historiques de cette histoire m’ont parfois parues lourdes et pesantes bien qu’ils soient très importants pour comprendre le contexte dans lequel se déroule cette histoire. L’auteure s’est renseignée et faits preuve d’une réelle maîtrise du sujet, ce qui donne au récit une dimension d’autant plus réaliste. Elle s’est inspirée de faits réels pour écrire son histoire, notamment d’actions opérées au Congo dans les années 60. La situation politique du pays est bancale mais transcrit toute la complexité des pays colonisés, des volontés d’indépendance des populations et des basculements, des prises de pouvoirs que cela a produit par la suite. L’horreur de la guerre, des massacres est décrite avec précision et détails.

En parallèle, il est impossible de ne pas se rendre compte de la beauté de ce pays. Les longues descriptions de paysages congolais à couper le souffle ajoute une note poétique à ce récit de guerre, comme si par moment deux univers se détachaient nettement. On découvre les traditions africaines, les us et les croyances mystiques d’un peuple menacé et persécuté. Toute la dimension magique m’a beaucoup charmée et je ressors de ma lecture encore subjuguée par leurs coutumes.

separateur-livre

Une histoire politique qui prend place au cœur du bush congolais certainement magnifique, entre jungle et vallées : des détails de paysages à couper le souffle, une immersion dans un peuple africain rempli de traditions. La guerre prend une place importante dans le récit, traduite par de longues et lourdes descriptions, rognant parfois sur l’histoire émouvante de ce père et sa fille.

à découvrir

Publicité

6 commentaires sur “Leopard Hall • Katherine Scholes

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s