Toujours dans le cadre des discussions du Cercle Belfond, je découvre de très beaux romans qui envoûtent et font voyager : Les orphelins du bout du monde en faisait partie et il faut dire qu’il était celui-ci qui me faisait le plus envie.
Abandonnée par sa famille dans le désert australien, Leonora est une miraculée. Confiée à un orphelinat, la fillette tisse une amitié aussi forte qu’éphémère avec un petit irlandais rebelle, James O’Reilly. Mais leurs chemins se séparent lorsque Leonora est adoptée par les Fairfield, un couple d’industriels américains. Des années plus tard, c’est une belle héritière qui débarque sur les terres australes, au bras de son époux, le séduisant et ambitieux Alex Harrington, chargé de gérer la mine des Fairfield. Mais alors que le couple s’installe dans sa nouvelle demeure de Wanjarri Downs, Leonora croise le chemin de James, embauché pour diriger le ranch. Les retrouvailles sont délicates : leur amitié, toujours aussi forte, doit rester secrète car Alex ignore tout du passé de Leonora. Mais comment résister à cette force qui semble pousser Leonora irrémédiablement dans les pas de James ?
Les ambiances envoûtantes des paysages sauvages m’ont toujours beaucoup plu dans les romans contemporains, c’est pourquoi je suis particulièrement admirative de ce que peuvent décrire les auteurs qui décident d’ancrer leurs récits dans ce genre d’atmosphère. Harmony Verna a réussi à me séduire dès les premiers chapitres grâce à la première rencontre que l’ont fait : Leonora. Fillette abandonnée dans le bush australien, elle sera sauvée in extremis par un coursier et recueillie ensuite dans un orphelinat où elle fera la connaissance de James. On ne peut qu’être touché par le sort de cette petite fille et c’est aussitôt que je me suis prise d’affection pour elle. Si l’on peut penser que sa vie va continuer tranquillement, c’est se tromper. La vie va apporter à Leonora son lot d’épreuves.
Adoptée par le couple Fairfield, elle va découvrir la vie américaine, le luxe, les grands bals et les grandes réceptions, le pouvoir et l’argent. Malgré cette vie de princesse que le couple lui offre, la jeune femme se tiendra toujours en retrait, ses valeurs et convictions bien trop éloignées de ce milieu haut placé. Lorsque son mari, Alex, doit se rendre en Australie pour diriger une mine de la famille Fairfield, Leonora ne voit en cette opportunité qu’une chose : le bonheur de retourner sur ces terres d’origine. L’auteure va alors nous décrire avec toute la beauté de sa plume les paysages sauvages, le bush australien, les plaines fourbues et brûlées par le soleil et la sécheresse. L’atmosphère pleine de chaleur, lourde et caniculaire s’installe dans le ranch des Harrington dans laquelle va s’entremêler désillusions, vengeance et retrouvailles.
La force et le courage des personnages est à souligner dans ce roman, cette saga familiale durant laquelle nous allons suivre en parallèle les vies de Leonora et James. Si pour l’une, le confort était de mise ; pour le second, le labeur et les épreuves qu’il a eu à traverser suite à son adoption l’ont rendu vaillant, brave et solide. Ces deux protagonistes sont aussi attachants l’un que l’autre et on ne peut qu’être admiratif de l’amour qu’il se porte malgré les années d’éloignement. L’histoire d’amour qui les unit est belle et sincère au milieu des idées arrêtées et du travail assez controversé d’Alex.
En toile de fond, la guerre fait rage, montrant la bravoure de certains et la lâcheté d’autres. On retrouve également la cause des Aborigènes, peuples natifs de l’Australie craints et chassés, mais aussi celle des miniers. On ne peut qu’être révolté face à ce qui s’est passé et dans quelles conditions ils étaient traités, l’auteure est d’ailleurs souvent pointilleuse à ce sujet et montre la réalité de leur vie, dans des camps insalubres et au milieu des maladies. Autant de sujet qui rendent compte des différences des sociétés et de l’évolution des milieux sociaux, de l’écart qui pouvait se tenir entre ceux-ci. L’auteure aborde également la question de l’immigration au travers de la famille de James et de la famille Shelby et par ce biais, de la vie à la ferme ainsi que de l’entraide familiale. Ce roman est un magnifique hommage à l’Australie du début des années 1900.
Un roman somptueux aux descriptions merveilleuses : le bush australien, les plaines brûlées, la vie dans les ranchs. Une histoire d’amour qui se tisse doucement, une histoire sincère et résolument optimiste malgré les questions autour du labeur des mines et des conditions de travail et qui forme un ensemble réaliste grâce à une plume fluide et ensorcelante. L’atmosphère envoûtante de ce roman régalera les amoureux des sagas familiales.
il a l’air superbe!
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Plus je lis de chroniques sur ce roman, plus je me dis qu’il a tout pour me plaire et que je vais l’adorer ! Il faut que je le découvre cet été absolument 🙂
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J’ai hâte de connaître ton avis ! 🙂 Je ne doute pas de son pouvoir ensorcelant, cela marchera sur toi aussi !
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Je suis contente de voir que tu as aimé autant ce roman. Pour moi aussi ce fut une très belle lecture comme tu sais et je suis déçue de ne pas avoir pu en parler plus dans le bookclub surtout le dimanche après-midi. C’est le roman que je préfère pour le moment des trois parmi leur sélection. Bisous
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C’est également la meilleure lecture que j’ai pu faire de toute la sélection du Cercle ❤
Bisous !
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