Le parfum du bonheur est plus fort sous la pluie • Virginie Grimaldi

Au printemps, j’ai découvert le deuxième roman de Virginie Grimaldi, Tu comprendras quand tu seras plus grande. En la rencontrant au Salon de St-Maur en Poche, je me suis offert son dernier-né. Mes vacances étaient propices à sa lecture, je m’y suis donc lancée en compagnie de Carnet Parisien et Coco Bouquine.

Pauline, quittée par son mari Ben, se retrouve obligée de vivre chez ses parents avec son fils de quatre ans. D’abord abattue, elle décide de ranimer ce qui avait fait tenir sa relation avec Ben jusque là. En lui envoyant, chaque jour, le souvenir d’une histoire liée à leur rencontre, elle tente de rappeler à Ben, qui l’a peut-être oublié, qu’ils se sont aimés.

Des histoires de ruptures, de couples brisés et séparés, des histoires de familles où les secrets s’installent et s’entremêlent, il y en a par centaines dans les rayons des librairies. Le roman de Virginie Grimaldi, ce n’est pas qu’une histoire de rupture. Ce n’est pas là qu’elle veut nous emmener. Elle n’a pas écrit toutes ses pages pour qu’on pense que l’histoire de Pauline et Ben, c’est juste une rupture. C’est bien plus car elle y met des ingrédients dont elle seule a le secret et qui rendent ce roman merveilleux, plein d’émotions et de tendresse.

Pauline et Ben vivent ensemble depuis plus de dix ans quand il lui annonce qu’il ne l’aime plus. La raison est inconnue, tout ce qu’on peut constater, c’est la souffrance de Pauline. Sa douleur, on l’a tous ressenti lorsqu’un de nos amours est parti. C’est une douleur qui se loge en nous, diffuse mais qui nous fait aussi espérer. Avec des mots justes, Virginie Grimaldi va passer nous raconter ce deuil et va s’attacher à nous montrer ce qu’est la vie, pas seulement à travers Pauline mais à travers tous les personnages qui composent sa famille. Une famille qui a des béquilles, des séquelles d’un autre temps et qui se réunit parce que l’important, c’est d’être ensemble. Une famille qui cache des secrets, des souffrances, des non-dits mais jamais l’amour qui les unis.

A aucun moment, l’auteure ne va nous laisser la possibilité de s’apitoyer sur le sort de la jeune femme. Certaines scènes font douloureusement monter les larmes aux yeux, d’autres joyeusement. Car la grande qualité de ce roman, c’est de savoir nous faire passer du rire aux larmes en quelques pages. Des thématiques s’immiscent parmi la vie de la famille Marionnet : secrets familiaux, alcoolisme et maladie, relations aussi bien fraternelles que maternelles, deuil, grossesse, dépression. Là où le sourire est, les apparences peuvent être trompeuses et l’auteure sait le faire ressortir.

Virginie Grimaldi a bien compris que pour parler de la vie, pour parler de ce qui nous fait sens, pour évoquer le quotidien tel que chacun d’entre nous le connaît et peut le vivre, il faut ajouter de l’humour savamment dosé, de la douceur, de l’amour et des émotions. Un cocktail qu’elle maîtrise et, en plaçant au cœur de son roman, la famille et le couple, elle aboutit à un roman magnifique, empreint de sincérité et de pudeur. Elle réussit, au terme de plus de 400 pages, à nous faire réfléchir sur la perte et sur nos drames.

Un roman réussi, admirable même sur le couple et la famille. Sincérité, pudeur, amour sont au cœur de cette histoire infiniment belle. Elle ne finit pas comme on le souhaiterait mais ce n’est pas pour cela que la fin n’est pas belle. Cette lecture a été un véritable moment d’émotion, entre rire et larmes. Virginie Grimaldi sait parler de la vie, du bonheur et du quotidien avec des mots simples, sans jamais édulcorer ; les réflexions qui en découlent sont simplement humaines.

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