Paroles d’auteurs • Lorraine Fouchet

Lorraine Fouchet est une auteure que j’apprécie énormément, j’aime ces romans et me les réserve généralement pour le début de l’année, histoire de la commencer avec le sourire et un peu d’émotions. Après mon coup de cœur pour Entre ciel et Lou en 2017, Les couleurs de la vie a été une excellente lecture que je vous recommande. A l’occasion de la sortie de son dix-neuvième roman, Poste restante à Locmaria, Lorraine Fouchet a accepté de répondre à quelques unes de mes questions.

N°1 : Vous avez écrit près de dix-huit romans ; Poste restante à Locmaria est votre dix-neuvième, si je ne me trompe pas. Comment vous est venu le goût de l’écriture, le fait de raconter des histoires ? Où puisez-vous votre inspiration ?

J’étais fille unique, je cherchais des amis de papier le soir à la maison en rentrant de l’école, je les ai trouvés dans les pages de mes livres d’enfant, puis je les ai inventés ! Mais les amis réels sont essentiels et précieux aussi…

N°2 : Vos romans sont pour sujet la vie, le bonheur, l’amour ; autant de sujets positifs qui donnent envie de se plonger dans celle-ci à bras ouverts. De plus, votre site internet est coloré, il respire la joie et la gaieté. Est-ce une thématique qui vous tient à cœur ?

Je suis (j’ai été, mais on le reste toute sa vie) médecin d’urgence. Nous savons tous qu’un jour nous disparaîtrons. Mais en attendant, nous avons le choix de la danse et nous décidons de la musique sur laquelle danser ! Les livres nous donnent des ailes, ils nous portent, nous chamboulent, nous accompagnent. J’aime que les miens fassent du bien aux lecteurs.

N°3 : Vous avez été médecin pendant de nombreuses années. Comment passer de la médecine à l’écriture ? Vous arrive-t-il de faire des liens ? Votre expérience de médecin a-t-elle eu une influence, un impact sur votre vie d’écrivaine ?

Je suis devenue médecin pour faire plaisir à mon père qui est mort un mois après mon bac, l’été de mes 17 ans. Mais mon rêve était d’écrire. J’ai rédigé le certificat de décès de l’inégalable Marguerite Duras l’année de mes 40 ans. Je me suis alors autorisée à récupérer ma vie, à devenir écrivain à plein temps. Mais il y a toujours un médecin dans mes pages. Et sous ma peau, près de mon cœur.

N°4 : Vous réussissez à créer des personnages touchants, sincères et humains, si bien qu’on a l’impression parfois de pouvoir les croiser dans notre vie. Est-ce important pour vous que les lecteurs puissent s’identifier à vos personnages ou est-ce simplement là votre manière d’écrire ?

C’est ainsi que j’envisage la vie, que je regarde les autres. Nous sommes tous ainsi, avec des jours sombres et des éclats de joie.

N°5 : L’île de Groix prend une très grande place dans vos derniers romans. Ce sera également le cas dans Poste restante à Locmaria. Que vous inspire cette île ? Pourquoi cet attrait particulier et ce besoin de le retranscrire dans vos histoires ?

C’est un lieu unique, magnifique, intense. Les Groisillons sont fiers et courageux. J’ai une chance inouïe d’avoir abordé un jour sur ce caillou de 8 km sur 4. Je ne me lasse pas d’y retourner, d’y vibrer, de le ressentir.

N°6 : Enfin, si vous deviez choisir des romans à conseiller à vos lecteurs, des romans qui vous ont marqués ; quels seraient-ils ?

Quand j’avais 5 ans, Je m’ai tué de Howard Buten, Le bruit des clefs d’Anne Goscinny, Alors, voilà de Baptiste Beaulieu. Les livres de Grégoire Delacourt, Sorj Chalandon. Virginie Grimaldi, Sophie Tal-Men, Aurélie Valogne, Jerome Attal, Tatiana de Rosnay, Isabelle Alonso. La lecture est fabuleuse et porteuse, toujours.

Un grand merci à Lorraine Fouchet pour ses réponses et le temps accordé à celles-ci. Son roman Poste restante à Locmaria est en librairie depuis le 5 avril 2018 aux éditions Héloïse d’Ormesson.

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