Cinéma • Au revoir là-haut

Le prix Goncourt a récompensé le livre de Pierre Lemaître. Le film a été par de nombreux césars. Depuis le temps que j’avais envie de le voir, j’ai enfin pris le temps de le découvrir ce mois-ci et tout ce que je regrette, c’est de ne pas l’avoir fait plus tôt.

Novembre 1919. Deux rescapés des tranchées, l’un dessinateur de génie, l’autre modeste comptable, décident de monter une arnaque aux monuments aux morts. Dans la France des années folles, l’entreprise va se révéler aussi dangereuse que spectaculaire..

Sans avoir lu le livre, je me suis lancée dans le film Au revoir là-haut qui a reçu de belles récompenses, de très bons avis. La mise en scène proche de la théâtralisation est juste, élégante, intelligente. C’est la grande force de cet excellent film qui m’a charmé de bout en bout. J’ai lu et vu très peu d’œuvres qui se targuent de prendre pour sujet l’humain dans l’après-guerre. Albert Dupontel vient ici pointer la question des « gueules cassées », ces hommes qui sont rentrés vivants de la guerre mais défigurés à vie.

C’est l’acteur Nahuel Perez Biscayart qui prend le rôle de la gueule cassée. Un acteur que j’avais auparavant vu dans un précédent film et je suis soufflée par sa capacité d’adaptation incroyable. Son jeu d’acteur est époustouflant. Etant démuni de sa voix, muet depuis la déflagration qui a soufflé sa mâchoire, il excelle dans la communication non-verbale. On sent toute la force d’un comédien, sa gestuelle et son regard qui parlent pour lui. C’est une grande performance dont je suis admirative.

Au revoir là-haut est une grande fresque historique, remarquable dans le traitement de la guerre et l’après-guerre. Le film nous fait passer par une palette d’émotions, oscillant entre le drame et la légèreté, la sensibilité et le burlesque, le théâtre et l’émotion vive. Tout y est : la musique, la mise en scène. C’est beau, émouvant.

Publicité