Deuxième édition de mes derniers abandons : trois romans sur lesquels je fondais beaucoup d’espoir et qui n’ont pas été à la hauteur de mes espérances. Ce sont trois romans dont j’ai tout de même envie de parler. Deux me semblaient porteurs de très beaux messages, le troisième avait davantage une vocation feel-good et me permet d’exprimer les aspects que je n’aime pas dans ce genre.
La couleur pourpre d’Alice Walker
Depuis leur séparation, depuis des années, Nettie et Celie, deux jeunes Noires, soeurs tendrement unies, n’ont cessé de s’écrire. Mais aucune missive, jamais, n’est parvenue ni à l’une ni à l’autre. C’est que Celie, restée là-bas, près de Memphis, subit la loi d’un mari cruel qui déchire toutes les lettres venues d’Afrique – où Nettie est missionnaire. Alors Celie, la femme-enfant, écrira via le bon Dieu, qui, lui, sait tout… Pourquoi, entre elles, cette correspondance déchirante et sans fin, obstinée, presque immatérielle ?
Je ne vais pas remettre la faute de cet abandon sur le temps que j’avais à lui consacrer car j’étais en vacances au moment où j’ai souhaité le commencer. Après quelques pages, j’ai senti que j’étais résistante à l’écriture, au style et au plan du roman. Les lettres me dérangeaient, la manière avec laquelle s’exprime la narratrice.. Autant de petites choses qui accumulées ont fait que ma lecture était laborieuse, que je ne trouvais la motivation d’ouvrir ce roman. Peut-être avais-je envie d’autre chose au moment où je l’ai ouvert ?
Les thématiques abordées par l’auteure avaient pourtant tout pour me plaire. La construction est sous forme épistolaire, Celie envoie des lettres à sa sœur Nettie, partie en Afrique. Son quotidien y est raconté, les violences de son époux, son mariage. Un aspect qui m’aurait plu si l’écriture ne m’avait pas semblée aussi froide, aussi crue et vulgaire. Ce roman a reçu le Prix Pullitzer aux Etats-Unis et c’est également une des raisons pour lesquelles j’étais curieuse de le découvrir. Un prix aussi prestigieux cache très souvent des pépites, malheureusement pour moi ce ne fut pas le cas et je le regrette.
Une histoire des abeilles de Maja Lunde
Un triptyque écologiste qui raconte l’amour filial à travers le destin des abeilles. Angleterre, 1851. Père dépassé et époux frustré, William a remisé ses rêves de carrière scientifique. Cependant, la découverte de l’apiculture réveille son orgueil déchu : pour impressionner son fils, il se jure de concevoir une ruche révolutionnaire. Ohio, 2007. George, apiculteur bourru, ne se remet pas de la nouvelle : son unique fils, converti au végétarisme, rêve de devenir écrivain. Qui va donc reprendre les rênes d’une exploitation menacée par l’inquiétante disparition des abeilles ? Chine, 2098. Les insectes ont disparu. Comme tous ses compatriotes, Tao passe ses journées à polliniser la nature à la main. Pour son petit garçon, elle rêve d’un avenir meilleur. Mais, lorsque ce dernier est victime d’un accident, Tao doit se plonger dans les origines du plus grand désastre de l’humanité.
« Un triptyque écologiste qui raconte l’amour filial à travers le destin des abeilles. » Une phrase qui m’avait rendue on ne peut plus curieuse. Les éloges à son propos me questionnaient également, ce roman n’est pourtant pas une des présentations de la Rentrée Littéraire les plus mises en valeur. Premier point négatif à mes yeux, l’écriture. Qualifiée de belle et sophistiquée, je l’ai trouvée lourde et de nombreux passages me sont apparus comme longs.
Aujourd’hui, je pense réellement rechercher dans une lecture des personnages vivants et vibrants qui savent toucher une corde sensible. Aucun, tout au long de ma lecture, n’a su me toucher, m’émouvoir. Je les ai même trouvés fades, je n’ai pas réussi à être assez curieuse de leur sort pour continuer ma lecture. Ce roman a certainement une belle vocation moraliste écologique, l’intrigue tourne autour de la survie des abeilles et de la relation hommes/abeilles et il invite vraiment à réfléchir à nos modes de vie et comportements. Pourtant, cela n’a éveillé en moi que de l’ennui et j’en suis assez triste.
Hâte-toi de vivre de Laure Rollier
Après un accident de voiture, Léo, professeure de philosophie dans un lycée du Sud-Ouest se réveille face au fantôme de sa grand-mère, mamie au caractère bien trempé et à la répartie cinglante. Contre toute attente, la jeune femme devra composer avec cette présence qui ne la quittera plus d’une semelle et va bouleverser sa vie irrémédiablement.
C’était le roman feel-good que je souhaite lire après mes nombreuses lectures fortes (Inséparables, No Home, La perle et la coquille, Par amour). Le fait qu’il ait été lauréat du Mazarine Book Day (un événement que j’ai suivi avec l’envie folle de lire celui qui serait désigné car j’aime énormément les publications de cette maison d’édition) était un atout de plus et ajoutait une brique à ma curiosité. Reçu grâce à NetGalley et aux éditions Mazarine, je me suis empressée de le commencer. Pourtant, après en avoir avalé presque la moitié, j’ai reposé ma liseuse et soupiré.
L’histoire part d’un très bon sentiment, elle promet une belle remise en question et une belle morale. Pourtant, en entrant dans l’histoire, j’ai eu le sentiment d’être face à une adolescente et non face à une adulte, professeure de philosophie qui plus est. Je ne retrouvais pas ce qui m’avait été vendu dans le résumé, les personnages et l’histoire manquaient de profondeur et trop de clichés venaient étayer les pages. Les réflexions de Léo sonnaient fausses, selon moi et je n’y ai pas été sensible. Cela n’a pas fonctionné avec moi mais ce n’est qu’une affaire de goût car je ne doute pas que ce roman saura trouver son lectorat.
Alors moi je n’ai pas réussi à terminer « La Servante écarlate » de Margaret Atwood …
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Je n’ai pas lu La couleur pourpre mais son adaptation en film par Spielberg m’a profondément marquée. J’aimerai tenter le livre.
Il m’est arrivé à quelques reprises d’abandonner un livre mais parfois, en le reprenant un peu plus tard, je l’ai finalement apprécié. C’est juste que parfois ce n’est pas le bon moment ou le bon état d’esprit 😉
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Et je suis tout de même ravie d’avoir pu échanger avec vous à ce sujet. Je vous embrasse, Laure
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Egalement ! J’ai hâte de vous relire, je n’ai aucune envie de rester sur cette déception 🙂
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Dommage… J’avais personnellement adoré « Une histoire des abeilles » !
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J’y croyais mais malheureusement, cela ne l’a pas fait…
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