Les Carnets de Cerise, tome 4 : La déesse sans visage • Aurélie Neyret et Joris Chamblain

Depuis le premier tome, Le zoo pétrifié, je suis tombée sous le charme des aventures de Cerise. Lorsque je me suis rendue au Lyon BD Festival au mois de juin, j’ai eu l’occasion de rencontrer Aurélie Neyret et j’en ai profité pour m’acheter les deux derniers tomes de la saga.

Cerise est une jeune fille qui vit seule avec sa mère. Elle rêve de devenir romancière et a même déjà commencé à écrire ses carnets ! Son sujet favori : les gens, et plus particulièrement les adultes. Elle adore les observer pour tenter de deviner quels secrets ils dissimulent au fond d’eux… L’heure des vacances a sonné ! La visite d’un étrange manoir annonce une nouvelle enquête : chaque pièce est une énigme, chaque objet est un indice. Mais il est des secrets plus anciens qui ne demandent qu’à être dévoilés. Qui est cette déesse sans visage qui trône dans une pièce secrète ? Où se cache la partie manquante de ce tableau ? Mais surtout, qui tire vraiment les ficelles de ce nouveau mystère ? Si Cerise ne résolvait pas l’énigme à temps, les conséquences pourraient être terribles…

Quatrième opus des aventures de la jeune Cerise qui a désormais onze ans. C’est le premier point qui me tient à cœur d’aborder : la justesse avec laquelle elle a grandi au fil des BD. Les traits de son visage se sont durcis, son regard également et ses réflexions deviennent davantage adulte, réfléchies. Elle vit, en plus, avec l’absence de son papa. Si connaître cet homme n’était absolument pas dans ses ambitions lorsqu’elle a découvert le zoo pétrifié il y a quelques années, c’est aujourd’hui un sujet qui la touche.

Au fil du voyage que sa maman l’emmène faire en Bretagne, au sein d’un manoir à énigme qui ressemble à une inspiration de ce qu’on appelle aujourd’hui des Escape Game, Cerise va découvrir en elle un sentiment qui gronde, une certaine tristesse. Des remises en question, des interrogations autour de son papa disparu que sa mère refuse de lui donner, des éléments de sa vie personnelle et familiale dont nous étions privés jusque-là. Ce tome vient véritablement interpeller la petite fille qu’elle n’est plus tout, même si elle demeure débordante d’énergie, intrépide et curieuse. Les auteurs viennent également nous montrant l’importance de sa maman, la complicité et le lien mère/fille omniprésent.

Visuellement, je suis toujours autant charmée par les illustrations d’Aurélie Neyret. Ce trait de crayon, ces couleurs qui s’estompent ou s’éclaircissent selon le contexte, les saisons, sont véritablement l’identité des Carnets de Cerise. Dans ce tome, c’est sur les falaises escarpées bretonnes, au bord de la mer et au rythme de vent que la jeune fille va évoluer. Foule de détails remplissent les planches pour notre plus grand bonheur et il est à nouveau intéressant de voir à quel point le livre prend une petite place dans cette histoire.

Une bande-dessinée qui nous montre l’évolution de Cerise. Plus réfléchie, plus posée mais toujours curieuse, elle nous embarque dans une enquête personnelle qui va faire remonter des souvenirs qu’elle garde enfouis.

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