L’accro du shopping dit oui • Sophie Kinsella

Après le rituel du printemps, voici le rituel estival ! Pour celui-ci, je me délecte de découvrir les tomes consacré à Becky Bloomwood les uns après les autres. Ce troisième tome n’a pas fait exception à la règle : aussitôt en vacances, je l’ai glissé dans ma valise pour le dévorer !

Sa devise ? Je dépense donc je suis. Sa vision du devoir conjugal ? Choisir LA bague indémodable. C’est insensé et pourtant Becky Bloomwood va se marier ! Et inutile de dire que les préparatifs s’annoncent… catastrophiques : très vite, se pose la délicate question du lieu où célébrer l’union. Dans le jardinet ridiculement british de papa, avec tente bariolée et robe de mariée qui vous fait la silhouette « d’une saucisse dans un chausson de pâte feuilletée » ? Ou au mythique hôtel Plaza, sous l’égide de la belle-mère, authentique Cruella au total look fashion ? Écartelée entre goût du luxe et respect des traditions, Becky la flambeuse va cette fois-ci devoir choisir. Pour le meilleur et pour le rire…

Le troisième volet des aventures de Becky Bloomwood nous convie à son mariage. Qui dit mariage dit dépenses et pour notre héroïne, cet événement incroyable va rapidement se transformer en catastrophe lorsqu’elle se retrouve à programmer deux mariages à deux endroits différents du globe. Un en Angleterre, à Oxshott chez ses parents et un en Amérique, au célèbre Hôtel Plaza. Si le Plaza semble surréaliste pour Becky, qui rêve de grandeur et d’un endroit aussi glamour pour célébrer son mariage, le jardin fleuri de son enfance lui rappelle également d’où elle vient.

Tiraillée entre les deux, elle va se retrouver dans des situations toujours plus invraisemblables les unes que les autres. On retrouve notre Becky, égale à elle-même : tordante, touchante, décalée et panier percé. Le roman s’ouvre d’ailleurs sur une scène qui nous montre à quel point elle n’a pas changé ! C’est là le côté rassurant des aventures de notre accro du shopping. Sa vie évolue mais elle demeure cette même femme parfois immature et égoïste, totalement mordue de sa carte Visa. Et ce n’est pas Luke, son fiancé, qui va réussir à la raisonner. Un personnage qu’on découvre d’ailleurs davantage. On en apprend, en effet, un peu plus sur son passé, son enfance, ses failles et à bien y regarder, le couple qu’ils forment avec Becky devient alors véritablement complémentaire.

Même si l’humour demeure le principal ton de ce roman, une petite morale vient se glisser parmi les lignes. Becky se rend rapidement compte, aidée de la crise existentielle de Luke, que l’argent n’est que matériel. Les traditions, le soutien, l’amour, l’amitié sont des valeurs sûres quand l’argent s’envole. On se doute que la jeune femme ne changera pas du jour au lendemain mais c’est une nouvelle facette de sa personnalité qui ressort et qui la rend d’autant plus humaine.

On ne change pas une Becky : l’amour du shopping passe avant tout. Surtout quand il s’agit d’organiser son mariage ! Entre situations fantasques, quiproquos et mensonges, l’aventure ne s’annonce pas de tout repos mais on retrouve une héroïne égale à elle-même, décalée et touchante.

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