Contemporain

Je me suis tue • Mathieu Ménégaux

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C’est ma tante qui a relancé mon envie de découvrir Mathieu Ménégaux en me prêtant ses deux derniers romans : Le fils parfait et Est-ce ainsi que les hommes jugent ? Pourtant, c’est avec le premier qu’il a écrit, Je me suis tue que j’ai eu envie de le découvrir.

Résumé-01

Du fond de sa cellule de la maison d’arrêt des femmes à Fresnes, Claire nous livre l’enchaînement des faits qui l’ont conduite en prison : l’histoire d’une femme victime d’un crime odieux. Elle a choisi de porter seule ce fardeau. Les conséquences de cette décision vont se révéler dramatiques. Enfermée dans sa solitude, Claire va commettre l’irréparable. Le mutisme sera sa seule ligne de défense, et personne, ni son mari, ni ses proches, ni la justice ne saisira ses motivations.

Ce que j'en pense-01

Si peu de pages et tant de tension : c’est en apnée que j’ai enfin découvert la plume de Mathieu Menegaux. Dont j’étais loin d’imaginer la violence, la justesse, la force. Il raconte l’histoire d’une descente aux enfers, celle de Claire qui menait une vie parfaite avec son époux. Un travail aux ressources humaines qui lui plait, des habitudes prises en couple, un quotidien de femme mariée et aimée. Une vie à deux épanouie. Si seulement il n’y avait pas une ombre au tableau : la stérilité d’Antoine. Cet enfant qui ne vient pas, ce ventre qui ne s’arrondit pas. Claire n’arrive pas à s’en faire une raison et elle garde au fond d’elle cette blessure secrète. Jusqu’au drame.

Jusqu’à ce soir où, rentrant chez elle seule après un dîner, l’impensable se produit. Claire se fait violer. Les événements qui vont suivre, sa descente aux enfers, son silence, sa souffrance, son mal-être et la violence de ce geste, les répercussions qu’il va avoir, on va les découvrir dans une sorte de lettre/confession que nous livre Claire depuis sa cellule de la maison d’arrêt pour femmes de Frêsnes, où elle est incarcérée. On vit alors chaque étape, chaque épreuve avec elle et j’ai été, tour à tour, terrifiée, stupéfaite, horrifiée. C’est une histoire déroutante, violente qui met mal à l’aise et qui invite réellement à se questionner la culpabilité de Claire. Victime ou coupable ?

L’auteur ne ménage pas son lecteur, à aucun moment. Il réussit d’autant plus le pari d’écrire du point de vue féminin en saisissant parfaitement toute la complexité de l’exercice. C’est un roman coup de poing, la plume est acerbe et brute, tranchante mais addictive et une fois démarrée, il est presque impossible de ne pas terminer l’histoire de Claire dans la foulée tant elle est magnétique. Sa confession est déchirante, c’est presque le plaidoyer qu’elle n’a jamais réussi à faire pour sa défense. Malgré les révélations, malgré les actes et le crime, il est impensable de ne pas se mettre à sa place. Parce qu’on ne peut que ressentir de l’empathie, de la compassion pour Claire.

Séprateur-01

Un roman qui se lit en apnée tant l’histoire de Claire est magnétique. L’auteur ne ménage pas son lecteur, le laissant tour à tour horrifié, stupéfait, pantois. C’est une réussite puisque j’ai passé un excellent moment, totalement happée par ce récit dans lequel on ne peut qu’être touché par Claire et dans lequel on ne peut que se demander où est la véritable culpabilité.

Très bonne lecture-01

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9 commentaires sur “Je me suis tue • Mathieu Ménégaux

    1. Eh bien… non :p Je crois que, comme j’ai lu « Le malheur du bas » avant « Je me suis tue », je n’arrive pas à voir et comprendre le malaise. Il y a, je l’avoue, des éléments très ressemblants qui posent question. Mais la différence avec laquelle les deux auteurs abordent l’histoire ne m’a pas permis de comparer… :/

      Aimé par 1 personne

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