J’ai découvert Clarisse Sabard en même temps que j’ai découvert le Prix du Livre Romantique et elle venait juste de le recevoir quand j’ai lu Les Lettres de Rose, un roman que j’ai adoré. C’est également elle qui m’a permis de découvrir la maison d’édition Charleston. Chaque année depuis, je suis au rendez-vous pour chacun de ces récits. C’est ainsi que j’ai beaucoup aimé La plage de la mariée et Le jardin de l’oubli. Elle a accepté au début du mois de décembre de se prêter au jeu des interviews et je suis heureuse de vous livrer aujourd’hui ses réponses.
N°1 : Les lettres de Rose est ton premier roman à avoir été publié. Il a remporté le Prix du Livre Romantique en 2016. Qu’est-ce que cela fait d’être soudainement projeté dans le monde de l’édition, qui plus est grâce à un prix tel que le Prix du Livre Romantique ? Ta vie a-t-elle changé ?
Je me souviendrai toujours avec émotion du jour où j’ai appris que j’avais remporté le prix ; je ne m’y attendais pas, être finaliste représentait déjà beaucoup pour moi ! C’était un mélange d’incrédulité, de joie et de fierté. Je mentirais si je prétendais que ma vie n’a pas changé. Je me rends compte de la chance que j’ai : celle de me lever le matin et de m’installer à mon bureau pour faire ce que j’aime, écrire. Et depuis bientôt trois ans, ce sont des rencontres toujours plus magiques, avec mes lecteurs, bien sûr, qui sont d’une bienveillance extraordinaire, mais aussi avec des auteurs que je lisais bien avant d’être publiée et avec lesquels je partage désormais des salons.
N°2 : Avant d’être publié chez Charleston, tu as été Lectrice Charleston en 2015 il me semble. Pourquoi as-tu eu envie d’être Lectrice Charleston ? Qu’est-ce que tu as tiré de cette expérience ? Est-ce que tu peux nous en parler en quelques mots ?
En effet, à cette époque j’étais blogueuse littéraire. J’avais créé mon blog alors que j’étais enceinte car je lisais énormément et j’avais envie de partager mes lectures. Mon fils est né en janvier 2013, exactement comme les Editions Charleston, dont la ligne éditoriale m’a convaincue très rapidement, et je suis tombée en admiration pour Karine, la fondatrice de cette collection, qui a apporté en France un genre qui n’était que trop peu publié. J’ai toujours aimé les romans qui dressent des portraits de femmes, que l’on peut suivre sur plusieurs générations et qui se situent dans un contexte à la fois historique et familial. Lectrice Charleston était pour moi une évidence et j’ai pris beaucoup de plaisir à lire des romans en avant-première, participer à des choix de couvertures, etc. Sans cette expérience, je n’aurais jamais peut-être osé soumettre mon manuscrit à Charleston.
N°3 : Depuis Les Lettres de Rose, tu as publié trois romans : La Plage de la Mariée, Le Jardin de l’oubli et La vie est belle et drôle à la fois. Chacun de tes romans met en scène des secrets de familles. Où trouves-tu l’inspiration ? Quel est ton secret, s’il y en a un ?
Ce n’est pas moi qui trouve l’inspiration : c’est elle qui me trouve. Un rien peut déclencher une idée, comme observer les gens que je croise. Mes personnages naissent souvent de là, je suis très attentive aux rencontres que je fais. Je marche beaucoup, la nature est très importante pour moi. J’ai également une vie onirique très riche et il m’arrive de faire des rêves qui peuvent donner lieu à des débuts de romans, comme ce fut le cas pour Les Lettres de Rose.
N°4 : Tes quatre romans sont publiés chez Charleston. Le prochain le sera également, si je ne m’abuse. Pourquoi Charleston ?
Pour les mêmes raisons qui m’ont amenée à devenir Lectrice Charleston. La ligne éditoriale s’inscrivant dans ce que j’aime lire et écrire, c’est une évidence. Il n’y a pas que ça, bien sûr : j’aime l’idée de travailler avec une maison d’édition qui ne me considère pas comme un simple numéro. Chez Charleston, c’est un véritable esprit d’équipe, on se sent presque comme à la maison. Qu’il s’agisse de mes éditrices ou de l’équipe de communication, nous avons instauré une relation de confiance. A mes yeux, ça fait toute la différence.
N°5 : Dans Les Lettres de Rose, Lola découvre que sa grand-mère biologique dont elle ne sait rien lui a légué un héritage et elle part à la découverte de ses ancêtres. Dans La Plage de la Mariée, l’intrigue se déroule en Bretagne et Zoé, l’héroïne part sur les traces de ses origines après l’accident de ses parents. Ces deux romans ont pour principales thématiques l’identité, la quête des origines et font de nombreux allers/retours entre le passé et le présent. Est-ce une thématique qui te tiens à cœur ? La notion de quête identitaire est-elle importante pour toi ?
A l’époque où j’ai écrit ces deux romans, c’était une thématique qui me tenait en effet à cœur puisque j’avais moi-même effectué cette introspection. Chacun d’entre nous, à un moment de sa vie, a besoin de savoir d’où il vient, qui il est, pour pouvoir avancer. Le poids du passé a beaucoup plus d’influence sur notre avenir que ce que l’on pense.
N°6 : Le jardin de l’oubli est également sujet aux retours dans le passé et conte l’histoire de la Belle Otero. Comment t’es venu l’idée de raconter la Belle époque et l’histoire de Caroline Otero ?
Tout est parti d’un document diffusé sur Caroline Otero. Je ne connaissais le « personnage » que de nom et je suis tombée sous son charme. J’ai alors pensé qu’elle ferait un merveilleux personnage de roman et j’ai laissé l’idée suivre son cours… Je ne voulais pas écrire une énième biographie, alors j’ai décidé d’inclure la Belle Otero dans une histoire. Celle du Jardin de l’oubli était en train de naître dans mon esprit, les choses se sont imbriquées. Cela m’a demandé beaucoup de recherches afin de bien situer le contexte historique, car la Belle Epoque n’était pas forcément ma période de prédilection. J’ai beaucoup appris et faire intervenir la plus célèbre des « cocottes » s’est révélé un vrai plaisir.
N° 7 : Enfin, si tu devais choisir des romans à conseiller à vos lecteurs, des romans qui t’ont marqués ; quels seraient-ils ?
Je lis énormément, faire un choix est cruel ! Mes romans préférés de tous les temps restent « Consuelo » de George Sand (encore un portrait de femme…), « Beignets de tomates vertes » de Fannie Flagg et tous ceux de Stephen King et Gilles Legardinier (aux antipodes l’un de l’autre). J’ai été transportée par « La poursuite du bonheur » de Douglas Kennedy, qui se déroule à Manhattan, dans les années 50. Je conseille également tous les livres de Laurence Peyrin, qui parlent de femmes libres. Je lis aussi pas mal de thrillers, en la matière je vous conseille Franck Thilliez et Valentin Musso. Et encore, parce qu’il faut choisir !
Les romans de Clarisse sont tous disponibles chez Charleston : en poche et en grand format pour Les Lettres de Rose et La plage de la mariée ; et seulement en grand format pour Le jardin de l’oubli et La vie est belle et drôle à la fois.