Fin 2018, j’ai eu l’occasion de recevoir les épreuves de ce roman ado dont le résumé m’avait déjà beaucoup émue. Pourtant, ce fut une immense déception… Un grand merci aux éditions Michel Lafon. Il est en librairie depuis le 24 janvier.
« Je m’appelle Marlowe, j’ai 17 ans, et depuis que j’ai reçu le nouveau cœur qui bat dans ma poitrine, je ne cesse de me poser la question : à qui appartenait-il? » Alors qu’elle tente de retrouver la famille de son donneur, la jeune fille doit en plus jongler entre ses sentiments naissants pour l’apprenti boucher, sa mère vegan et le reste du monde qui la prend soit pour une miraculée, soit pour le monstre de Frankenstein. Découvrira-t-elle en chemin pour quoi ce nouveau cœur bat vraiment ?
C’est le sujet principal de ce roman qui m’a attiré : une jeune adolescente, transplantée de cœur, qui désire retrouver la famille de son donneur. Marlowe a dix-huit ans et sort de nombreuses années de maladies, d’opérations pour enfin sentir battre son cœur normalement. Au milieu d’une mère militante, totalement absorbée par son combat pour le véganisme et Pip, un petit frère passionné par les déguisements, Marlowe a bien du mal à retrouver sa vie normale. Elle doit retourner au lycée, affronter le regard et les moqueries de ses camarades.
Cependant, pour l’adolescente, rien n’est normal. Surtout que ce nouvel organe n’est pas le sien et elle tient absolument à remercier celui qui lui a permis de vivre en perdant lui-même la vie. Son besoin de savoir, de connaître la vérité, l’empêche de reprendre son quotidien habituel. L’auteure va alors nous plonger dans cette quête identitaire pour permettre à Marlowe de recoller les morceaux et se sentir pleinement entière et en vie. Elle va passer par des hauts, des bas, des remises en question. Bien que son cheminement soit légitime, j’ai trouvé qu’il faisait paraître l’adolescente très fade, assez molle et j’ai eu envie de la secouer à de nombreux passages.
Au-delà de la greffe, le récit aborde la question d’anonymat. Pourquoi la famille reste-t-elle anonyme ? On perçoit toute la difficulté pour les personnes greffées, comme Marlowe, à faire leur deuil sans pouvoir parler à ceux qui leur ont permis d’être en vie. Malgré ces thématiques intéressantes, des personnages originaux aux personnalités affirmés, le récit comporte beaucoup de longueurs. Comme s’il tournait autour du véritable sujet. Si bien que lorsque l’histoire démarre véritablement, il reste seulement une centaine de pages et cela m’a énormément déçue car le roman fait tout de même presque 400 pages. Je n’ai pas ressenti les émotions que l’auteure cherche à nous transmettre, j’ai eu la sensation de rester spectatrice d’un récit sans fil conducteur.
Un roman qui aborde avec justesse l’après-greffe, le deuil et la difficulté à retrouver une vie normale. Malgré des thématiques intéressantes et fortes en émotions, l’histoire est longue à démarrer et j’ai eu le sentiment d’être spectatrice. Comme s’il y avait au final pas de fil conducteur.