Cinéma • The Hate U Give

En début d’année, j’ai emprunté The Hate U Give à la médiathèque, parce que je savais que l’adaptation cinématographique était prévue pour le mois de février. C’était une évidence pour moi d’aller le voir après avoir autant aimé le roman.

Starr est témoin de la mort de son meilleur ami d’enfance, Khalil, tué par balles par un officier de police. Confrontée aux nombreuses pressions de sa communauté, Starr doit trouver sa voix et se battre pour ce qui est juste.

J’ai lu le roman parce qu’il était question d’une adaptation cinématographique et parce que le roman était tellement bouleversant, tellement beau que je ne pouvais passer à côté du film. Les deux supports ne sont pas si différents l’un de l’autre et se complètent avec brio. La scène d’ouverture montre Starr et ses deux frères, assis autour d’une table, pendant que leur père leur explique comment se comporter s’ils sont arrêtés par un officier de police. C’est un tel choc de voir de tels propos, de voir à quel point la différence entre Blanc et Noir est encore importante aujourd’hui.

Au-delà de cette bavure policière qui rythme le film, on peut voir toutes les thématiques abordées dans le roman : la méfiance des Noirs envers les Blancs, les violences policières et les violences au sein même des quartiers Noirs, l’injustice, le racisme omniprésent, etc. On est davantage plongé dans ce quartier afro-américain où les gangs règlent leurs comptes dans la rue, où la drogue circule avec facilité mais dans lequel solidarité et bienveillance continue de briller avec certains habitants.

Le film vient appuyer ce que l’auteure avait voulu transmettre et j’ai trouvé cela très réussi. Le choix des acteurs est aussi, à mon sens, très pertinent et ils donnent vie aux personnages de la meilleure des manières. J’ai particulièrement aimé la relation père/fille qui est plus travaillée dans le film que dans le roman.

The Hate U Give n’est pas moralisateur, bien que le ton soit si réaliste que le film sonne vrai, mais il a la volonté de démonter à quel point de telles violences sont encore très importantes, très présentes même si leur caractère demeurent inacceptables.