Deloupy est un illustrateur que j’ai découvert il y a trois ans, avec la bande-dessinée Love story à l’iranienne qui avait été une excellente lecture, riche et forte. Je ne voulais louper sous aucun prétexte sa nouveauté, Algériennes, qui s’annonçait aussi puissante.
Béatrice, 50 ans, dont le père a fait la guerre d’Algérie, découvre qu’elle est une enfant d’appelé. Elle interroge ses parents, brisant un tabou qui perdure depuis cinquante ans. Elle se met en quête de ce passé au travers d’histoires de femmes pendant la guerre d’Algérie : Moudjahidates résistantes, Algériennes victimes d’attentats ou encore Françaises pieds noirs.
La guerre d’indépendance algérienne vue par les femmes, c’est un sujet qu’il me semblait nécessaire de lire. C’est une guerre récente, elle a été vécue, pour la plupart, par nos grands-parents ou nos parents, selon l’âge que l’on a. Pour ma part, c’est mon grand-père qui l’a faite et il n’en parle quasiment jamais. C’est donc une thématique que j’avais envie d’approfondir, car elle me semble complexe et que les souffrances que cette guerre a laissées n’ont, pour certaines, pas encore cicatrisées.
L’histoire de cette bande-dessinée repose sur des témoignages fictifs qui s’accrochent à la réalité, forte d’un travail documentaire et de recherche conséquent et transparent. L’équilibre est justement dosé entre récits de vie et éléments de contexte historique. Même si l’ensemble demeure très précis, il m’a manqué parfois certaines explications concernant les différents termes employés à l’époque pour qualifier les nombreux clans qui se sont soulevés.
Les portraits de femmes résistantes, pied-noir, fille de Harkis ou encore militante politique se croisent pour tenter de décrire et de revenir sur l’horreur de la guerre et les sévices sexuels qui ont été perpétrés aux femmes par les militaires. La violence est frappante, elle m’a bousculée et marquée… Je suis une femme et se rendre compte des persécutions faites à des individus parce qu’elles sont des femmes est forcément marquant, peu importe la raison, il n’y a d’explications pour justifier de tels agissements. C’est donc une bande-dessinée dure mais nécessaire pour tenter de comprendre toute la dimension féminine du conflit algérien.
Un ouvrage fort, dur, qui donne la parole aux femmes ayant vécu la guerre d’Algérie. Qu’elles soient résistantes, pieds-noirs, filles de Harkis ou encore militantes, elles témoignent de la violence et des sévices sexuels dont elles ont été victimes durant plusieurs années.
Très envie de le lire depuis sa sortie! ton billet me rappelle qu’il faut que je l’emprunte à ma biblio 😉
J’aimeJ’aime