Le 30 juin, on « célébrait » l’anniversaire de la mort de Simone Veil, décédée deux ans plus tôt. A l’occasion de cet événement, j’ai emprunté à la médiathèque un roman graphique qui retrace quelques grandes lignes de sa vie et de son parcours.
Simone Veil, née Jacob, rescapée de la Shoah, a fait de la lutte pour les droits des femmes son combat. Une lutte contre le sexisme, la misogynie et pour la dignité qu’elle porta au sein de l’Assemblée nationale alors qu’elle était Ministre de la Santé. Une bataille qu’elle ne cessa jamais de mener. Disparue le 30 juin 2017, elle entre au Panthéon le 1er juillet 2018.
Les auteurs ont fait le choix de s’arrêter sur deux évènements très marquants de la vie de Simone Veil : sa déportation à Auschwitz avec sa mère et sa sœur et les journées de débats à l’Assemblée Nationale du projet de loi sur l’IVG en 1974. Les deux sont alors différenciés par un travail de bichromie qui permet de suivre parfaitement l’histoire, sans chronologie particulière et ainsi que de ne pas se sentir perdu parmi les flash-backs. Toute la période historique concernant la jeunesse de Simone à Nice, la persécution des juifs, son internement à Auschwitz puis son transfert à Bergen-Belsen est très sombre et représentée par une colorimétrie en noire et blanche tandis que les planches qui concernent la loi Weil demeurent plus vives : vertes et jaunes.
Simone Veil était une femme remarquable et le parallèle entre sa déportation et son combat contre l’IVG est une manière de montrer que les épreuves qu’elle a traversées dans sa jeunesse n’ont fait que renforcer son engagement, sa volonté et sa force. Les journées de débats sont certes très simplifiées mais elles permettent de se concentrer sur les véritables motivations de la jeune femme et elles mettent en lumière les remarques cinglantes de certains députés, l’opposition publique face aux raisons profondément humanistes et féministes du projet de Simone Veil.
De manière générale, si j’avais un reproche à faire à ce roman graphique, c’est la manière dont chaque événement est rendu pragmatique. Le résumé des années 1940 est très didactique, les auteurs montrant avec simplicité la persécution des juifs, l’épuisement dans les camps, les travaux forcés, la maltraitance, les conditions d’hygiène déplorable, la déshumanisation, etc. La forme BD permet de retranscrire de manière plus concise la vie riche d’une femme incroyable, tout en restant précis et documenté mais j’ai trouvé que certains passages manquaient d’émotion…
Deux événements marquants de la vie de Simone Veil sont mis en parallèle : sa jeunesse dans les camps de concentration après sa déportation à Auschwitz et les journées de débats à l’Assemblée Nationale de la loi Veil. Malgré quelques petits défauts à mon goût, notamment une grande simplicité dans la retranscription, cette lecture est un coup de cœur car elle est un hommage magnifique à une grande dame.
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