C’est un peu par hasard que je suis tombée sur ce roman en librairie, après avoir vu qu’il avait été désigné par le book club de l’actrice Reese Witherspoon, dont je suis l’actualité littéraire. Ce fut une très bonne surprise, qui n’est pas sans me rappeler Eleanor Oliphant va très bien de Gail Honeyman.
A quarante-cinq ans, Susan Green s’est fabriqué une vie parfaite : elle a un métier qu’elle adore, un joli studio dans lequel elle cultive ses précieux cactus, un arrangement bien particulier avec Richard, qui lui procure sorties culturelles et satisfaction sexuelle. Tout est sous contrôle, sauf son insupportable frère, Edward, un fainéant alcoolique qui vit aux crochets de leur mère malade. Cette merveilleuse mécanique commence à se dérégler quand Susan apprend qu’elle est enceinte (comment a-t-elle pu faire une erreur aussi énorme ?) et que sa mère décède en laissant à Edward la totalité de sa maison (comment sa mère a-t-elle pu la trahir ainsi ?). Hors de question de garder Richard, le père de l’enfant, dans le paysage, leur accord était très clair, et hors de question de laisser son frère hériter ! Déterminée, inflexible, Susan se bat sur tous les fronts, en vain. L’inaccessible « cactus » va-t-il enfin laisser un peu de place à l’improvisation et au lâcher-prise ?
Par bien des aspects, ce roman m’a rappelé l’un de mes plus gros coups de cœur en littérature : Eleanor Oliphant va très bien. Les deux héroïnes sont atypiques, pleines de TOC et de manies, inadaptées socialement. C’est ce que j’avais tant aimé dans l’histoire d’Eleanor, ce côté dérangeant, différent des héroïnes stéréotypées qu’on peut trouver. Susan est différente, toquée, psychorigide et asociale, elle aime le contrôle et le fait savoir. De ce point de vue-là, elle paraît presque antipathique ! Pourtant, le jour où deux imprévus lui tombe dessus, sa vie s’emmêle et elle en devient extrêmement touchante.
Après la mort de sa mère, Susan est persuadée que c’est elle qui va hériter de la maison familiale et lorsqu’à la lecture du testament, celle-ci revient à son frère maladroit, instable et lunatique, elle voit rouge ! Par-dessus le marché, elle qui n’a jamais désiré d’hommes dans sa vie, ni de contraintes liées à la vie de mère, elle tombe enceinte de son amant régulier. Si l’intrigue peut sembler cousue de fil blanc, des révélations et surprises alimentent le récit et permettent de ne jamais s’ennuyer, mais également de faire perdre pied la pauvre Susan. Elle va alors remettre de nombreux éléments de sa vie en question, gérer maladroitement mais de manière très touchante sa grossesse et essayer d’avoir une vie sociale moins organisée.
Ce roman est porté par les personnages, par leur profondeur, leur originalité et leur personnalité différente. Qu’ils soient principaux comme Susan et Edward ou secondaires, comme Rob, Kate, ou encore Sylvia, ils forment un ensemble cohérent et naturel qui s’imbrique à merveille et apportent à l’histoire du réalisme, de l’authenticité. Il est tout à fait possible de trouver un personnage qui nous ressemble. L’auteure aborde également multiples thématiques, parfois sous couvertes d’humour, telle que la maternité, le deuil, les relations familiales. Il a l’air d’être un roman très feel-good mais s’avère en réalité bien plus complexes et touchants qu’il n’en parait et c’est ce que j’ai énormément aimé.
Un roman aux airs de feel-good qui aborde en réalité des thématiques plus complexes telle que le deuil, la maternité, les personnalités psychorigides et maniaque du contrôle. Porté par des personnages hauts en couleurs, aux personnalités diversifiées, profondes et originales, Le cactus s’avère être un très bon roman, très touchant. A découvrir !
Un commentaire sur “Le cactus • Sarah Haywood”