Le Prix du Livre Romantique est gage de qualité à mes yeux, j’ai d’ailleurs pu lire les précédents lauréats (Les Lettres de Rose, La vallée des oranges) qui se sont tous révélés d’excellentes lectures.
Au Sri Lanka, l’ancien Ceylan, Shemlaheila est cueilleuse de thé dans une plantation. Depuis dix ans déjà, elle ploie sous les lourds sacs de feuilles de thé et sous le joug des contremaîtres, mais, à l’aube de ses vingt ans, la jeune femme a d’autres rêves. Elle est bien décidée à partir, à échapper à la condition de celles qui, dans les théiers et dans les maisons, sont au service des hommes. Elle ne sera pas cueilleuse de thé toute sa vie, comme sa mère, comme toutes ces femmes asservies qui n’ont d’autres horizons que les interminables rangées de théiers… Du Sri Lanka à Londres, à la découverte d’un pays complètement différent du sien, Shemla va découvrir une autre culture, d’autres personnes et surtout d’autres envies. La cueilleuse de thé qu’elle a toujours été choisira-t-elle de revenir au pays, ou de se créer une nouvelle vie ?
Shemlaheila est une jeune indienne, cueilleuse de thé dans une plantation de l’ancien Ceylan, actuel Sri Lanka. A la mort de sa mère, ses ambitions changent et son désir de faire des études et de quitter les plantations refait surface avec violence. Pour la jeune femme, il est hors de question qu’elle reste cueilleuse toute sa vie, sous le regard bien souvent lubrique et la domination des kangani. Déterminée à quitter le Sri Lanka pour l’Angleterre, elle réussit finalement à embarquer sur un cargo à destination de Londres et accoste, quelques semaines plus tard, dans ce pays si différent du sien.
En parallèle de Shemlaheila, on va suivre plusieurs histoires, toutes étant reliées à celle de la jeune indienne et cela permet à l’auteure de nous immerger à la fois dans la découverte multisensorielle de l’Angleterre de l’héroïne et au Sri Lanka, où d’autres cueilleuses n’ont pas eu la même chance qu’elle et vivent dans des conditions difficiles. En effet, si pour la jeune femme, l’intégration se fait plutôt aisément, tandis qu’elle apprend la langue anglaise, les us et coutumes des anglais et démarre des études en géographie, les indiennes et srilankaises au sein des plantations ne bénéficient pas d’un tel traitement de faveur.
C’est un aspect de l’histoire qui m’a beaucoup intéressée car je n’avais pas la moindre idée de ce que pouvait vivre ses femmes, n’ayant jamais lu sur le sujet. Leur quotidien est loin de ressembler au nôtre. Elles sont forcées de travailler des heures durant, dans des conditions météorologiques parfois compliquées ; elles subissent des abus et des violences sexuelles qu’elles ne peuvent dénoncer du fait d’un statut inférieur ; elles sont sous-estimées et bien souvent maltraitées si elles n’enfantent pas, ou ne respectent pas les règles imposées par leurs époux. Loin de toute cette violence, l’auteure fait ainsi le parallèle avec la vie aisée que mène Shemlaheila en Angleterre.
Même si beaucoup de douceur, de bienveillance et de sensibilité se ressentent dans la plume de l’auteure, notamment à travers les merveilleuses descriptions des paysages srilankais et de ce pays touché par le tourisme qui demeure très pauvre, certains passages ne m’ont pas émue et ils alourdissent à mon sens le récit. En effet, certaines histoires parallèles desservent selon moi la très belle histoire de Shemlaheila. Malgré ceux-ci, c’est un récit qui reste dépaysant et dénonce justement les conditions de vie et de travail déplorables des cueilleuses de thé.
Récit dépaysant, aux merveilleuses descriptions, l’histoire de Shemlaheila dénonce également les conditions de travail déplorables des cueilleuses de thé srilankaise et les conditions de vie des femmes indiennes dans une société encore très traditionnelle. L’auteure se sert des ambitions de l’héroïne pour faire le parallèle entre la vie occidentale et la vie indienne.
Je garde un excellent souvenir de ce roman!
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