
C’est un de mes moments littéraires préférés de l’année : la rentrée littéraire d’hiver ! Que je trouve, une fois de plus cette année, très fournie et extrêmement intéressante. Pour l’amoureuse de la littérature étrangère que je suis, il y a un large de choix de nouveautés et il va être difficile de résister.
• 2 janvier 2020 •
La femme révélée de Gaëlle Nohant (Grasset)
Paris, 1950. Eliza Donneley se cache sous un nom d’emprunt dans un hôtel miteux. Elle a abandonné brusquement une vie dorée à Chicago, un mari fortuné et un enfant chéri, emportant quelques affaires, son Rolleiflex et la photo de son petit garçon. Pourquoi la jeune femme s’est-elle enfuie au risque de tout perdre ? Vite dépouillée de toutes ressources, désorientée, seule dans une ville inconnue, Eliza devenue Violet doit se réinventer. Au fil des rencontres, elle trouve un job de garde d’enfants et part à la découverte d’un Paris où la grisaille de l’après-guerre s’éclaire d’un désir de vie retrouvé, au son des clubs de jazz de Saint-Germain-des-Prés. A travers l’objectif de son appareil photo, Violet apprivoise la ville, saisit l’humanité des humbles et des invisibles. Dans cette vie précaire et encombrée de secrets, elle se découvre des forces et une liberté nouvelle, tisse des amitiés profondes et se laisse traverser par le souffle d’une passion amoureuse. Mais comment vivre traquée, déchirée par le manque de son fils et la douleur de l’exil ? Comment apaiser les terreurs qui l’ont poussée à fuir son pays et les siens ? Et comment, surtout, se pardonner d’être partie ? Vingt ans plus tard, au printemps 1968, Violet peut enfin revenir à Chicago. Elle retrouve une ville chauffée à blanc par le mouvement des droits civiques, l’opposition à la guerre du Vietnam et l’assassinat de Martin Luther King. Partie à la recherche de son fils, elle est entraînée au plus près des émeutes qui font rage au cœur de la cité. Une fois encore, Violet prend tous les risques et suit avec détermination son destin, quels que soient les sacrifices.
Kim Jiyoung, née en 1982 de Nam-joo Cho (NiL)
Kim Jiyoung est une femme ordinaire, affublée d’un prénom commun – le plus donné en Corée du Sud en 1982, l’année de sa naissance. Elle vit à Séoul avec son mari, de trois ans son aîné, et leur petite fille. Elle a un travail qu’elle aime mais qu’il lui faut quitter pour élever son enfant. Et puis, un jour, elle commence à parler avec la voix d’autres femmes. Que peut-il bien lui être arrivé ? En six parties, qui correspondent à autant de périodes de la vie de son personnage, d’une écriture précise et cinglante, Cho Nam-joo livre une photographie de la femme coréenne piégée dans une société traditionaliste contre laquelle elle ne parvient pas à lutter. Mais qu’on ne s’y trompe pas : Kim Jiyoung est bien plus que le miroir de la condition féminine en Corée – elle est le miroir de la condition féminine tout court.
Le journal de Claire Cassidy de Elly Griffiths (Hugo Thriller)
Dans le collège où elle enseigne, Claire Cassidy donne chaque année un cours sur un classique de la littérature gothique, L’Inconnu, dont l’auteur, R.M. Holland, a vécu et enseigné dans le même collège qu’elle. Fascinée par ce personnage qui hante encore les murs de l’établissement, Claire travaille à l’écriture de sa biographie. Mais un jour, Ella, sa collègue et amie, est retrouvée morte. À côté de son corps, une citation de L’Inconnu… La littérature et le réel entrent alors en collision, et Claire devient suspecte aux yeux de la police. Le mystère s’épaissit lorsqu’elle ouvre son journal intime et découvre une écriture qui n’est pas la sienne : « Bonjour, Claire. Tu ne me connais pas. » L’inconnu, lui, connaît Claire, jusqu’à ses moindres secrets, et il n’est visi- blement pas étranger aux meurtres qui vont se succéder au sein même du collège, toujours inspirés du livre de R.M. Holland.
Romance d’Arnaud Cathrine (Collection R)
C’est le mojito. C’est un léger accident. C’est parce qu’il n’a pas rencontré de fille. C’est parce que je n’ai pas rencontré de garçon. C’était juste pour essayer. C’est pour avoir tout fait ensemble. C’est pour tous les amis pareil. C’est entre lui et moi. C’est la première et la dernière fois. C’est rien. Ça va passer.
Le jour de nos adieux de Jeff Zentner (Pocket Jeunesse)
Carver n’aurait jamais pensé qu’en envoyant ce message, il tuerait ses trois meilleurs amis. Mais en y répondant, celui qui conduisait n’a pas vu le camion arriver. Rongé par le remords, Carver fait de son mieux pour venir en aide aux familles des victimes. Soutenu par Jesmyn, qui a perdu son petit ami dans l’accident, il organise une série de « journées d’adieux » en mémoire des disparus. Chaque famille réagit différemment. Carver doit affronter la haine, le ressentiment et l’incrédulité de tous en plus de son propre deuil. Parviendra-t-il à obtenir leur clémence et à se pardonner ?
• 3 janvier 2020 •
La prière des oiseaux de Chigozie Obioma (Buchet Chastel)
Chinonso, un éleveur de volailles du Nigeria, croise une jeune femme sur le point de se précipiter du haut d’un pont. Terrifié, il tente d’empêcher le drame et sauve la malheureuse Ndali. Cet épisode va les lier indéfectiblement. Mais leur union est impossible : Ndali vient d’une riche famille et fréquente l’université, alors que Chinonso n’est qu’un modeste fermier…
• 8 janvier 2020 •
Le bruit de la soie de Siona Velton (Préludes)
En 1768, à Londres, Esther Thorel, épouse d’un entrepreneur de la soie, propose à Sara Kemp un emploi de domestique dans sa demeure de Spitalfields. Loin d’être reconnaissante, celle-ci se lasse et se met en tête de découvrir le secret de la maîtresse de maison. Depuis toujours, Esther dessine et rêve que son mari Elias la laisse créer des motifs pour ses soieries.
Le bal des ombres de Joseph O’Connor (Rivages)
1878, Londres. Trois personnages gravitent autour du théâtre du Lyceum : Ellen Terry, la Sarah Bernhardt anglaise ; Henry Irving, célèbre tragédien shakespearien ; et Bram Stoker, futur auteur de Dracula. Loin d’une légende dorée, la destinée de Stoker se révèle chaotique. Dans ce livre inventif, Joseph O’Connor utilise toutes les ressources du romanesque. Le lecteur tombe sous le charme de la repartie cinglante d’Ellen, des caprices tonitruants de Henry et de ce comte mystérieux tapi dans l’imagination de Bram. Le Bal des ombres récrée le Londres victorien, entre splendeur et décadence. On peut presque toucher du doigt le velours rouge du théâtre, entendre la voix d’Oscar Wilde ou sentir la menace de Jack l’Eventreur… Roman d’amitié et d’amour, Le Bal des ombres célèbre le pouvoir infini de la création.
A l’ombre des loups de Alvydas Šlepikas (Flammarion)
Alors que la Seconde Guerre mondiale vient de s’achever, femmes et enfants allemands sont exposés à l’avancée de l’armée soviétique victorieuse en Prusse-Orientale. Dépossédés de leurs biens, craignant pour leur vie, ils endurent la faim et le froid, tandis qu’autour d’eux tout n’est plus que désolation. Leur unique espoir est de gagner la Lituanie voisine pour trouver à se nourrir : malgré la menace omniprésente des soldats russes, certains enfants décident d’entamer le périlleux voyage. La forêt sombre et inquiétante devient alors l’un des seuls refuges de ceux que l’Histoire appellera les » enfants-loups « . Dans ce roman bouleversant, Alvydas Slepikas fait revivre plusieurs de ces destinées en s’inspirant du témoignage de deux survivantes. A ce terrible hiver, dont on sent presque la morsure du froid, il prête une poésie et une beauté aussi inattendues que fascinantes, qui confèrent à ce livre une force irrésistible.
10 minutes et 38 secondes dans ce monde étrange d’Elif Shafak (Flammarion)
Et si notre esprit fonctionnait encore quelques instants après notre mort biologique ? 10 minutes et 38 secondes exactement. C’est ce qui arrive à Tequila Leila, prostituée brutalement assassinée dans une rue d’Istanbul. Du fond de la benne à ordures dans laquelle on l’a jetée, elle entreprend alors un voyage vertigineux au gré de ses souvenirs, d’Anatolie jusqu’aux quartiers les plus mal famés de la ville.
Les amants météores d’Eloïse Cohen de Timary (JC Lattès)
Un soir, dans un bar, Marianne fait la rencontre de Virgile, un paysagiste talentueux, fantasque et homosexuel. Très vite, c’est l’évidence : ils s’aiment comme on ne s’aime qu’une fois. Des rues de Paris aux plages bretonnes, leur amour a le goût citronné et sec de la margarita, celui des huîtres iodées, des bons vins et des soirées déjantées ; leurs coeurs s’accordent au rythme de Patti Smith, Janis Joplin et de la variété italienne des années 80. Ensemble, Marianne et Virgile mènent une vie de fête et de gaieté, ils ont des projets d’avenir, et bientôt aussi le désir d’avoir un enfant. Jusqu’au jour où leur ciel va brusquement s’assombrir, et leur quotidien se muer en une lutte effrénée pour sauver l’amour et les rêves. Roman d’une passion fulgurante et incandescente, Les amants météores explore la grande histoire d’amour d’une vie, la fragilité du temps qui passe et la soif de liberté qui nous étreint.
• 9 janvier 2020 •
Les belles apparences de Vi Keeland (Hugo New Romance)
Rachel Martin est une jeune femme pétillante qui cherche à cacher sa vulnérabilité derrière son humour. Dans le cadre de sa thèse en art-thérapie, elle s’apprête à devenir l’assistante d’un professeur de musique à l’université : Caine West… qui a la réputation d’être froid et antipathique. Lorsque Rachel arrive à la fac, elle découvre avec embarras que Caine n’est autre que l’homme si séduisant qu’elle a insulté la veille dans le bar où elle travaille… l’ayant pris pour quelqu’un d’autre. Bouleversée par cette rencontre, Rachel enquête sur Caine, et découvre que derrière les apparences d’un professeur de musique bien sous tous rapports, se cache un homme sombre qui dissimule un passé douloureux. Pourquoi Caine a laissé tomber sa carrière de rock star pour devenir un respectable professeur de musique ? Que s’est-il passé dans la vie de Rachel pour qu’elle envisage la musique comme thérapie ?
Rivage de la colère de Caroline Laurent (Les Escales)
Au coeur de l’océan Indien, ce roman de l’exil met à jour un drame historique méconnu. Et nous offre aussi la peinture d’un amour impossible. Août 1967. Après 157 ans de présence coloniale britannique, l’île Maurice accède à l’indépendance. Pour Marie Ladouceur, qui vit sur l’île de Diego Garcia aux Chagos, un archipel rattaché à Maurice, c’est un non-événement. La seule chose qui lui importe alors est d’aimer, et surtout de se faire aimer d’un jeune homme à la silhouette d’oiseau, Gabriel Neymorin. Marie a vingt-deux ans, deux fossettes dans les joues, une peau noire aux reflets d’or. Depuis toujours elle va pieds nus, sans chaussures ni brides pour l’entraver, libre. Elle sait que Gabriel, venu spécialement de Maurice pour seconder l’administrateur de l’île, est tout ce qu’elle n’est pas : un bourgeois, un intellectuel, un » bon créole « . Et alors ? Les mois passent et la vie, imperceptiblement, bascule. Gabriel l’évite. Le bateau de ravitaillement ne fait plus escale aux Chagos. Des gens disparaissent sans donner de nouvelles. Jusqu’à la catastrophe finale.
• 14 janvier 2020 •
Le roman de Molly N. de Sophie Carquain (Charleston)
Pour ses amis, sa famille, ses voisins, Molly Norris a disparu en septembre 2010. En quelques jours, presque toute trace de son passage sur Terre a été effacée. Elle a intégré le programme de protection des témoins du FBI. Molly était caricaturiste et elle a pris parti en pleine polémique sur les représentations du prophète Mahomet. Son dessin est devenu viral, les menaces de mort ont afflué, son monde s’est emballé. Cela va faire 10 ans qu’elle a disparu. Un destin pour lequel Sophie Carquain, romancière et journaliste, s’est passionnée.
• 14 janvier 2020 •
Le réseau Alice de Kate Quinn (Hauteville)
Un an après le début de la Grande Guerre, Eve Gardiner brûle de prendre part à la lutte contre les Allemands et est recrutée comme espionne. Envoyée dans la France occupée, elle est formée par Lili, nom de code : Alice, qui dirige un vaste réseau d’agents secrets pour lutter contre l’ennemi. Trente ans plus tard, hantée par la trahison qui a provoqué le démantèlement du réseau Alice, Eve, devenue alcoolique, vit recluse. Jusqu’au jour où Charlie, une jeune étudiante qui souhaite retrouver sa cousine disparue en France pendant la dernière guerre, déboule chez elle en prononçant un nom qu’elle n’a pas entendu depuis des décennies. Leur rencontre les entraînera dans une mission visant à découvrir une vérité trop longtemps enterrée.
Le bûcher de Perumal Murugan (Stéphane Marsan)
Kumaresan n’est encore qu’un enfant lorsque son père trouve la mort dans un accident. Fils unique, c’est à lui qu’il revient de prendre soin de sa mère et d’assurer sa subsistance dans le village isolé du sud de l’Inde où il a vu le jour. Alors il va travailler à l’usine, met le soda en bouteille, et va le livrer à bicyclette dans les échoppes le long de la route. C’est là que, des années plus tard, il fait la rencontre de Saroja. Tout à coup, c’est l’amour fou. Mais c’est aussi un amour interdit, car Saroja n’est pas de la même caste que lui. Avec la fougue de la jeunesse, ils se marient clandestinement avant de regagner ensemble le village de Kumaresan. Le jeune homme croit naïvement qu’il finira par avoir raison des réticences des siens et par faire accepter sa femme au village. Mais le piège se referme sur eux jour après jour.
• 16 janvier 2020 •
Les optimistes de Rebecca Makkai (Les Escales)
Chicago, 1985. La carrière de Yale Tishman, jeune galeriste, s’apprête à décoller lorsque l’épidémie de sida frappe Chicago de plein fouet. Très vite, le virus s’immisce dans son entourage, et tout s’effondre autour de Yale. Bientôt, il ne lui reste plus que Fiona, la petite sœur de son meilleur ami Nico.
2015. Fiona se rend à Paris, à la recherche de sa fille devenue membre d’une secte. Logée chez une vieille connaissance, elle s’autorise enfin à revenir sur le traumatisme de sa jeunesse. Rebecca Makkai nous plonge au coeur d’une époque marquée par la rage et la panique, et brosse les sublimes portraits de personnages brisés qui, au milieu du chaos, n’auront pourtant de cesse de trouver la beauté et l’espoir.
• 21 janvier 2020 •
Le chant de nos filles de Deb Spera (Charleston)
1924, Caroline du Sud. Trois femmes à la croisée des chemins. Alors que la région se remet encore de l’infestation de charançons qui a dévasté les plantations et l’économie, Gertrude, une mère de quatre enfants, doit prendre une décision immorale pour sauver ses filles de la famine et échapper à la mort aux mains d’un mari violent. Retta navigue dans un monde difficile en tant qu’esclave affranchie de première génération, toujours employée par les Coles qui ont autrefois été propriétaires de sa famille. Annie, la matriarche de la famille Coles, doit faire face à la terrible vérité qui a déchiré sa famille. Ces trois femmes n’ont apparemment rien en commun ; elles sont pourtant liées par les terribles injustices qui sévissent depuis longtemps dans leur petite ville et auxquelles elles décident de faire face.
• 29 janvier 2020 •
Sacrées sorcières de Pénélope Bagieu (Gallimard)
Adaptation du roman de Roald Dahl.
Neuf parfaits étrangers de Liane Moriarty (Albin Michel)
Dix jours dans une station thermale peuvent-ils vraiment vous changer à tout jamais ? Neuf parfaits étrangers sont sur le point de le découvrir…
Envole-moi de Sarah Barukh (Albin Michel)
Anaïs, la quarantaine, vit désormais au bord de la mer, loin de la grisaille parisienne et des tours de son enfance. Mais lorsque Marie, son amie de toujours dont elle n’avait plus de nouvelles depuis dix ans, la recontacte, elle redoute que le passé, celui d’adolescentes des années 1990, qu’elle a laissé derrière elle, ne la rattrape. Elle sait que pour s’en libérer, elle doit l’affronter.
Merci pour ce partage ! Ça promet de belles lectures.
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Je n’avais pas suivi la sortie de Kim Jiyoung, née en 1982, mais je note le titre que je pressens fort et captivant…
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