L’année 2019 s’est achevée et comme chaque année depuis maintenant trois ans, j’édite la liste de mes plus belles lectures de l’année, celles qui demeurent inoubliables. En faisant le bilan, je me suis aperçue que cette année, je n’avais pas eu tant de coups de cœur que les années précédentes mais beaucoup d’excellentes lectures. Ce qui reflète bien mon année : je me suis cherchée, j’ai eu envie de lire énormément de romans mais sans réellement trouver ceux qui m’ont fait décoller émotionnellement.
N°1 : Les enfants du fleuve de Lisa Wingate
• Ma chronique •
C’est une sensation bien particulière que celle que l’on ressent lorsqu’on referme un livre en ayant le sentiment d’avoir découvert des éléments de l’Histoire qu’on méconnaissait, de s’être rempli de cette même Histoire. J’ignorais totalement l’existence de la Société des Foyers d’Accueil des enfants du Tennessee. Ce récit est tout simplement bouleversant, sa force repose sur ses personnages bien construits qui sont peut-être issus de la fiction mais rendent hommage aux nombreux enfants disparus, enlevés qui n’ont jamais retrouvés leurs familles et ont été adoptés dans le meilleur des cas, maltraités dans le pire. A la fois révoltante, dure et captivante, ce roman m’a marquée et me marquera encore longtemps.
N°2 : Daisy Jones & The Six de Taylor Jenkins Reid
• Ma chronique •
Comme j’aime cette sensation de lire un roman différent et inoubliable. Daisy Jones & The Sixne ressemble à aucun autre roman que j’ai pu découvrir et en le lisant, j’ai même eu ce sentiment qu’il ne ressemble à aucun autre roman tout simplement. Il fait partie de ces romans qu’on appelle des « ovnis » littéraire. C’est un véritable tourbillon dans lequel l’auteure arrive à nous faire croire que l’histoire de Daisy Jones est réelle. L’auteure aborde avec réalisme la contradiction entre la gloire, les rêves et le bonheur personnel, les deux étant souvent incompatibles dans la réalité du show-business, les liens familiaux qui peuvent blesser, la complexité du sentiment amoureux, la place de la femme et la difficulté d’être une femme dans un groupe de rock dans les années 70. Ces thématiques se recoupent au fil des témoignages apportés par les membres, sous couvert de drogue, d’alcool, de sexe et de rock’n’roll. Ce roman, c’est aussi l’histoire d’artistes passionnés qui s’affirment musicalement. Des personnages authentiques, nuancés et touchants. Des protagonistes qui ne laissent pas insensibles, à la fois uniques et inoubliables qui ont fait, à mes yeux, de Daisy Jones & The Six un coup de cœur.
N°3 : L’année prochaine à La Havane de Chanel Cleeton
• Ma chronique •
Colonie espagnole puis territoire des Etats-Unis, aujourd’hui république socialiste depuis la révolution de 1959, Cuba a vécu de nombreux drames. A la lisière entre la fiction et la réalité, l’auteure appuie son récit sur un cadre historique précis, très documenté qui prend place alors que Batista vit ses derniers instants au pouvoir cubain. Bien que fictifs, les personnages qu’elle a créées prennent vie dans ce contexte passionnant. Les descriptions permettent de découvrir les conditions de vie à La Havane dans les années 60 mais également de nos jours : la pauvreté, l’insécurité, le manque de liberté, l’atmosphère tendue qui régnait sur l’île, les murmures des combats dans la Sierra Maestra mais également l’amour. Ce récit est aussi haletant qu’émouvant, entre passion amoureuse et loyauté.
N°4 : Les victorieuses de Laetitia Colombani
• Ma chronique •
Une nouvelle fois, l’auteure réussit brillamment à véhiculer des valeurs fortes de solidarité, d’entraide, de partage et permet un choc culturel, une remise en question vis-à-vis d’autrui. La puissance du roman réside dans l’histoire du combat de ces femmes pour une vie meilleure. De cultures différentes, d’origines différentes, de nationalités différentes, d’un passé trouble ou douloureux, elles ont chacune leur histoire et sont accueillies sans discrimination. C’est un roman magnifique et bouleversant, qui m’a énormément touchée parce qu’il m’a également permis de découvrir un lieu dont je méconnaissais l’existence alors qu’il me semble désormais une évidence.
N°5 : Les passeurs de livres de Daraya de Delphine Minoui
• Ma chronique •
On a tendance à oublier que la littérature est universelle. A Daraya, les habitants de la ville assiégée vont livrer à Delphine Minoui la place essentielle que les livres tiennent dans leur quotidien : un moyen de lutter contre l’obscurantisme, contre l’ignorance. C’est un combat sans armes qu’ils livrent contre l’oppresseur. La rage de vaincre de ces hommes et ces femmes m’a littéralement bouleversée. Vectrice de vie et d’humanité et la littérature distille à Daraya un message d’espoir pour les citoyens assiégés. L’auteure a su retranscrire avec une extrême justesse ce que vivent les syriens de Daraya et ce fut un coup de cœur qui m’a profondément bouleversée.
N°6 : Moon Brothers de Sarah Crossan
• Ma chronique •
Il y a dans ce roman un sujet pointilleux et très vaste mais, si bien abordé qu’il m’a véritablement secouée. Parce que je n’en connaissais pas toutes les ficelles. La justice aux États-Unis demeure, selon le degré, globalement propre à chaque état, si bien que certains use encore de la peine de mort pour condamner des individus. C’est ce que dénonce l’auteure à travers l’histoire de Joe et de sa vie bouleversée. Ce roman m’a nouée comme peu de romans peuvent le faire et c’est la boule au ventre que je l’ai lu presque d’une traite, happée par ce récit si sombre qui nous pousse malgré tout à garder espoir, même si après avoir l’avoir lu, il est difficile de croire en la vie quand la mort est aussi banale dirais-je dans certains états. C’est la grande force de cette auteure, de cette sublime plume remplie de justesse, de sensibilité, de douceur alors que le sujet est si noir. Au-delà de vouloir dénoncer un système judiciaire très particulier, injuste et obsolète, l’auteure aborde également la question de la culpabilité et de la présomption d’innocence ainsi qu’une magnifique relation fraternelle, remplie de doutes, de manques et d’amour.
N°7 : La mer en hiver de Susanna Kearsley
• Ma chronique •
Sous bien des aspects, cette histoire m’a transportée. Un peu comme un coup de foudre, qui balaie tout sur son passage. Cela peut paraître ridicule mais c’est la sensation d’avoir traversé les époques, de m’être retrouvée au XVIIIe siècle mais également celle d’être soudainement sur les falaises rocheuses écossaises, frappée par les vagues et par le vent, qui m’a envahie brusquement. Ce sont principalement les descriptions détaillées, envoûtantes qui m’ont captivée. Elles sont si précises qu’il est difficile de se départir de cette impression d’être projetée en Écosse, quand bien même je n’y suis jamais allée. La traduction minutieuse permet de faire ressortir toute la magie et la poésie de la plume de l’auteure. Son histoire vit et respire, au rythme d’un contexte historique documenté, dans lequel se mélange l’amour et c’est une sensation si vibrante que j’ai eu bien du mal à lâcher mon livre une fois commencé.
N°8 : L’ivresse des libellules de Laure Manel
• Ma chronique •
Coup de cœur pour cette histoire qui résonné en moi, de manière très forte. Laure Manel possède un talent incroyable pour évoquer, de ce fait, les relations humaines et amoureuses. Elle aborde multiples sujets du quotidien, de la vie : la famille recomposée, le divorce, les séparations qui blessent, l’adultère, les complexes, la famille, l’amitié, l’amour… C’est un roman qui peut sembler léger et pourtant, il y a derrière chaque personnage et chaque situation, matière à réfléchir et s’interroger sur la vie, le couple, l’amitié, la famille. Si je devais retenir un message de ma lecture, c’est que rien n’est acquis, que ce soit en amour ou en amitié.
N°9 : Entre deux mondes d’Olivier Norek
• Ma chronique •
Ce roman est un véritable choc, à la fois dérangeant, sombre et il est difficile de rester insensible. C’est un page-turner, impossible de s’arrêter une fois commencé. Au cœur de l’intrigue, la jungle de Calais. Un endroit dont à la fois beaucoup et très peu entendu parler. Olivier Norek a su retranscrire l’horreur d’un tel lieu, les tentes entassés, l’insalubrité, des milliers de migrants entassés dans la saleté, dans des conditions effroyables, avec comme seul espoir une terre promise : l’Angleterre. Sans entrer dans des considérations politiques, l’auteur donne à son récit une dimension humaniste, engagée sur ce sujet révoltant et on lit ses mots en apnée, tant ils sont un concentré d’émotions brutes.
N°10 : La sœur de la tempête de Lucinda Riley
• Ma chronique •
C’est un deuxième tome qui nous emmène faire la connaissance de la deuxième sœur de la fratrie d’Aplièse : Ally, navigatrice téméraire aux origines scandinaves et ses ancêtres, des musiciens virtuoses. Derrière la fiction, l’auteure s’inspire d’une réalité historique et on ne peut que ressentir tout le travail de recherches qu’elle a fourni. Les personnalités, les faits historiques sont détaillés, retranscrits avec minutie. L’écriture pourrait se trouver alourdie par autant de descriptions mais, au contraire, j’ai trouvé ces informations captivantes. Les Sept Sœurs sont une incroyable saga, un projet faramineux que je découvre avec bonheur et passion. Parce que l’auteure ne se contente pas simplement de nous livrer une quête identitaire mais elle la couple à une dimension historique.
Gros coup de cœur également pour Daisy Jones & the Six
Je l’avais littéralement dévoré à sa sortie
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Joli bilan! Je partage tes coups de cœur pour le Norek et le Minoui, j’ai également adoré Daisy Jones & the Six
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