Malgré sa parution en 2020, il s’agit bien dans cet article de revenir sur les romans que j’ai abandonné au cours de l’année 2019. Des romans que j’ai laissé de côté parce qu’ils ne correspondaient pas à mes envies de lecture ou bien parce qu’ils n’ont pas convaincus mon cœur de lectrice.
Terrible vertu d’Ellen Feldman
Portrait d’une des figures les plus influentes et les plus controversées du xxe siècle, ce roman met en scène cette femme indomptable. Élevée dans un milieu pauvre, par une mère épuisée par treize grossesses, Margaret se fait très jeune le serment de ne jamais subir la vie d’une femme au foyer. Devenue infirmière à une époque où la contraception est illégale, elle décide de se consacrer aux femmes et met sur pied en 1916 la première clinique clandestine de contrôle des naissances. C’est le début d’une vie de luttes enfiévrées qui la conduiront à créer en 1952 le planning familial, avant de militer, par tous les moyens, pour la légalisation de la pilule. Son acharnement la conduira plusieurs fois en prison, elle sera contrainte de fuir les États-Unis pour l’Angleterre et la France, où, là encore, toujours aussi indomptable et provocante, elle poursuivra son inlassable combat pour l’égalité des sexes. Ellen Feldman nous restitue ici la vie d’une femme hors du commun, mais aussi de ses proches, mari, amants, enfants, famille, dont l’existence a souvent été malmenée par cette héroïne en quête d’absolu, qui a changé la vie de toutes les femmes, peut-être aux dépens de la sienne.
Les sujets de la contraception, de l’égalité de la femme ainsi que de ses droits au milieu du XIXe siècle m’intéressaient énormément et c’est d’ailleurs pourquoi il me tardait de découvrir cette biographie romancée. Surtout que je ne connaissais absolument pas Margaret Sanger, considérée comme révolutionnaire, qui a beaucoup œuvré pour faire avancer les mentalités et pour défendre le droits des femmes à disposer librement de leurs corps. On retrouve dans ce roman tout ce combat et on rencontre une personnalité impressionnante, déterminée, charismatique et intelligente qui ne recule devant aucun obstacle pour son combat à tel point que son engagement passe avant sa famille.
C’est un récit très intéressant, qui m’a, au départ, vraiment captivé. J’ai lu les premières pages en apnée, avec cette envie folle d’en découvrir davantage sur cette femme dont on parle finalement si peu et qui a tellement œuvré pour la cause féminine. Pourtant, rapidement, c’est la manière dont est racontée sont histoire qui m’a déçue et m’a fait reposé ce livre. Il y a beaucoup d’allers/retours dans le passé et le présent, j’ai eu du mal à me concentrer sur la temporalité et à suivre le rythme du récit. Même si j’ai appris énormément de choses, cela n’a malheureusement pas suffi pour me passionner assez pour continuer et terminer ma lecture.
Et pour le pire d’Amanda Prowse
Kathryn Brooker, respectable épouse et mère de famille, vient d’assassiner son mari. Derrière la brutalité de ce meurtre, il y a le poids du silence. Pendant quinze ans, elle a subi des sévices physiques et psychologiques sans rien laisser paraître. Kathryn va payer cher cette dangereuse imposture : personne ne comprend son crime, car personne ne pouvait se douter du calvaire que son mari lui faisait vivre derrière les portes closes. Entre les explications qu’elle doit à ses enfants et son désir de venir en aide à d’autres femmes en détresse, Kathryn sait que le chemin vers la reconstruction sera long. Mais au bout de ce chemin, pour la première fois depuis bien longtemps, elle aura peut-être le droit d’être qui elle veut. Un roman poignant sur la violence conjugale et la reconstruction de soi.
C’est un roman dans lequel je fondais beaucoup d’espoir, notamment parce qu’il y a trois, j’avais eu un coup de cœur pour Histoire d’une mère, un précédent roman de l’auteure que j’avais trouvé absolument magnifique. J’avais hâte de retrouver son écriture, de me laisser embarquer dans une des ces histoires. Les thématiques étaient, de plus, particulièrement intéressantes à mes yeux puisqu’il est question de meurtre et de violences conjugales. L’horreur est d’ailleurs immédiate, décrite dès le départ et on plonge instantanément dans le quotidien et la vie de Kathryn.
C’est un roman dramatique qui aborde des sujets durs, violents. Malheureusement, je n’ai pas du tout adhéré à la manière dont est racontée l’histoire, à la narration et à la construction du récit. Certains passages sont dérangeants et même si le récit est à la troisième personne du singulier, j’ai eu l’impression d’être parfois dans le corps de Kathryn, de vivre son enfer et cela m’a mise mal à l’aise à de nombreuses reprises. Ce qui m’a conduite finalement à stopper ma lecture…
J’abandonne très vite une lecture qui ne me convient pas.
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