Ce roman faisait partie de ma liste d’envie de la rentrée littéraire d’hiver car j’ai à cœur de voyager à travers mes lectures et ce récit me semblait être l’occasion parfaite pour découvrir l’Inde. Ce fut une belle découverte et je remercie les éditions Stéphane Marsan pour cet envoi.
Kumaresan n’est encore qu’un enfant lorsque son père trouve la mort dans un accident. Fils unique, c’est à lui qu’il revient de prendre soin de sa mère et d’assurer sa subsistance dans le village isolé du sud de l’Inde où il a vu le jour. Alors il va travailler à l’usine, met le soda en bouteille, et va le livrer à bicyclette dans les échoppes le long de la route. C’est là que, des années plus tard, il fait la rencontre de Saroja. Tout à coup, c’est l’amour fou. Mais c’est aussi un amour interdit, car Saroja n’est pas de la même caste que lui. Avec la fougue de la jeunesse, ils se marient clandestinement avant de regagner ensemble le village de Kumaresan. Le jeune homme croit naïvement qu’il finira par avoir raison des réticences des siens et par faire accepter sa femme au village. Mais le piège se referme sur eux jour après jour.
La réalité des castes en Inde est assez particulière pour les Occidentaux. Normalement interdite par la Constitution de l’Inde, elles demeurent très actuelles et des villages isolés continuent de pratiquer une « discrimination » à l’égard de différentes castes, surtout quand certains jouent encore un rôle majeur au cœur de la société. En effet, certaines populations s’y réfèrent toujours pour créer du lien social ou contracter des mariages. Car s’il y a bien quelque chose que les castes régissent, ce sont les mariages et c’est le cœur de ce roman qui nous plonge dans l’Inde traditionnelle.
C’est une histoire d’amour très belle et très puissante, celle de deux jeunes indiens qui n’avaient en commun que la force de leur amour. Ils se rencontrent alors que Kumaresan a quitté son village pour venir travailler en ville, où vit Saroja avec son père et son frère. Ils tombent amoureux très vite, sans se soucier de la différence de caste à laquelle ils appartiennent et décident de s’enfuir ensemble pour retourner dans le village de Kumaresan après s’être mariés de manière très discrète.
L’immersion dans l’Inde rurale, pauvre et très proche de ses traditions est totale. C’est un dépaysement ! Le village dans les deux héros arrivent est très proche du respect des coutumes et notamment de la répartition par caste, ce qui est très violent à vivre pour la jeune mariée, dont le mariage, considéré comme impur et comme une honte pour les villageois, va être fortement malmené. Il est difficile de croire, au XXIe siècle, que de telles pratiques existent encore et pourtant, l’Inde est un pays complexe, varié, traditionaliste, qui demeure accroché aux us d’autrefois et ce récit nous le montre avec justesse et force.
Un récit très fort et juste qui nous plonge dans l’Inde rurale et au cœur duquel les traditions régissent le mode de vie des habitants. C’est un véritable dépaysement qui emmène le lecteur à la découverte des complexités de ce pays encore attachés à de vieilles coutumes, pourtant interdites par la loi.
Lecture prévue bientôt et le sujet m’interpelle…
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