Les romans Charleston ont toujours su éveiller ma curiosité, parfois plus que n’importe quelques autres romans. J’y trouve ce que j’aime tant dans la littérature : histoire, féminisme, passion. Le crocus jaune se déroule à l’époque de l’esclavage dans le sud des Etats-Unis, une époque sur laquelle je ne manque pas de lire tant c’est un sujet qui m’intéresse. Merci encore à l’éditeur de m’avoir envoyé ce roman.
À sa naissance, Lisbeth est enlevée à sa mère pour être confiée à Mattie, une esclave, qui se voit contrainte de se séparer de son propre bébé pour devenir la nourrice de l’enfant. Une relation intense, qui va influencer leurs vies pendant des décennies, se développe entre elles et Lisbeth trouve auprès de Mattie et des siens sa famille de cœur. Mais un tel lien entre deux personnes que tout sépare est-il vraiment sans conséquence ?
Même si le sujet principal de ce roman demeure l’esclavage aux Etats-Unis et la vie des esclaves dans les plantations, l’histoire s’ouvre sur la délicate et douce rencontre de Mattie, anciennement travailleuse des champs, recrutée pour devenir la nourrice de la première née Elizabeth, au sein de la grande maison de la propriété. Chargée de l’élever et l’accompagner dans ses apprentissages de maîtresse de maison, et alors qu’elle vient d’abandonner son tout jeune fils pour s’occuper de Lisbeth, elle va trouver dans ce nouveau travail, la force de se lever chaque matin et la compagnie d’une adorable enfant à l’esprit libre.
On assiste, au fil des pages, à la création d’un lien très fort et très émouvant entre les deux femmes, malgré le fossé social et racial qui les séparent. Mattie va parsemer l’enfance de Lisbeth d’anecdotes sur sa vie passée, son enfance, son histoire, sa relation avec Samuel, confrontant alors leurs deux milieux et l’incitant chaque jour à réfléchir, à se questionner sur son époque malgré l’obligation de la former à devenir maîtresse de maison à laquelle elle est tenue. Moderne pour l’époque et fait fi des conventions raciales et sociales, Lisbeth est alors un filet d’espoir pour Mattie et sa famille.
Tissant une amitié très forte et sincère l’une envers l’autre, elles vont former un duo attachant qui m’a beaucoup émue. En parallèle de leur vie dans la grande maison, on découvre en toile de fond les codes de la vie de propriétaire d’esclaves, les codes de la bienséance et de la haute société, les mœurs de l’époque et la cruauté de certains régisseurs. Ce roman est un véritable portrait de femme, de deux femmes fermement liées l’une à l’autre autrement que par le sang mais par le respect, l’amour, la confiance. C’est également le portrait d’une époque, d’une société marquée par l’esclavage.
Un roman émouvant, tendre qui dresse le portait d’une époque marquée par l’esclavage au cœur de laquelle la relation entre une nourrice noire et une petite fille blanche illumine d’espoir la société. J’ai été très touchée par ces deux femmes, fermement attachées l’une à l’autre qui ont tissé une amitié solide et sincère, à travers les différentes années qu’elles ont passées ensemble. C’est un roman magnifique, bouleversant.
Je viens de le finir et j’ai aussi adoré ce roman, une histoire poignante sur l’esclavage
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