
Je n’ai pas beaucoup remis les pieds dans une salle de cinéma depuis qu’ils ont réouvert, notamment parce que peu de films m’ont véritablement donné envie d’y retourner. Mi-septembre pourtant, je suis tombée sur la bande-annonce du nouveau film de Daniel Cohen, Le bonheur des uns, et en grande fan de Bérénice Bejo et Florence Foresti, je me suis décidée à aller le voir.

Léa, Marc, Karine et Francis sont deux couples d’amis de longue date. Le mari macho, la copine un peu grande-gueule, chacun occupe sa place dans le groupe. Mais, l’harmonie vole en éclat le jour où Léa, la plus discrète d’entre eux, leur apprend qu’elle écrit un roman, qui devient un best-seller. Loin de se réjouir, petites jalousies et grandes vacheries commencent à fuser. Humain, trop humain ! C’est face au succès que l’on reconnait ses vrais amis… Le bonheur des uns ferait-il donc le malheur des autres ?

Le bonheur des uns fait-il aussi celui des autres ? Ou bien le malheur des autres ? C’est en partie la question sous-jacente de ce film, adapté d’une pièce de théâtre, que j’ai beaucoup aimé et devant lequel j’ai passé un très bon moment car il est, malgré ses thématiques, rempli de douceur. Douceur apportée à mon sens par l’actrice Bérénice Bejo et son large sourire. Le bonheur des uns ne paie pas de mine et s’enfonce parfois dans quelques clichés mais il n’en est pas pour autant désagréable. C’est un film sans prétention qui a le mérite de d’exposer l’envers du décor de l’amitié, en partant du postulat qu’une bonne nouvelle pour l’un des membres du quator d’amis que Léa, Marc, Karine et Francis forment devrait rendre les trois autres heureux, fiers ou tout simplement contents. Or, c’est bien l’inverse qui va se passer…

A la suite de son annonce, la jeune femme va même être accusée de changer alors qu’elle demeure la seule dont la personnalité ne change pas… Résumer ce film uniquement à ses phrases serait assez réducteur car il y a derrière le postulat tous ses sujets extrêmement actuels que notre société et l’ère des réseaux sociaux fait remonter : l’envie d’avoir ce que les autres ont. La réussite de Léa est jalousée. Jalousée par son petit-ami qui a peur de la perdre, jalousée par sa meilleure amie qui ne trouve pas de domaine dans lequel s’épanouir, et tous ces sentiments vont se retourner contre elle sans qu’elle n’en comprenne la raison. C’est un film qui m’a plu pour tous ces messages qu’il veut faire passer, pour cette sorte de fable sur l’humain et sur le regard de l’autre mais également sur la pression que la société nous met pour avoir toujours plus, une vie toujours plus excitante et passionnante, toujours moins ordinaire.

Je l’ai beaucoup aimé aussi. Il m’a fait beaucoup rire et pourtant quand on y pense, il est très grinçant !
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