C’était ma première lecture de Lectrice Charleston 2021 et la barre a été mise très haute ! Ce fut une lecture magnifique et inoubliable !

Début des années 1930. Dans un petit village coréen, la jeune Sunja se laisse séduire par les belles paroles et tendres attentions d’un riche étranger. Lorsqu’elle découvre qu’elle est enceinte et que son amant est déjà marié, elle est confrontée à un choix : devenir, comme tant d’autres jeunes femmes dans sa situation, une seconde épouse, une « épouse coréenne » ou couvrir sa famille de déshonneur. Elle choisira une troisième voie : le mariage avec Isak, un pasteur chrétien qu’elle connaît à peine et qui lui offre une nouvelle existence au Japon. Cette décision est le point de départ d’un douloureux exil qui s’étendra sur huit décennies et quatre générations.

Des récits qui se déroulent en Corée ou au Japon, à la manière d’une grande saga familiale, j’en connais très peu et je n’en ai d’ailleurs lu qu’un seul. Alors j’étais on ne peut plus curieuse à l’idée de pouvoir en apprendre davantage sur la culture coréenne et la culture nipponne ainsi que sur l’histoire de ces deux pays qui ont longtemps été fermement opposés. Le récit va s’étirer sur 80 ans d’Histoire passionnante et tout démarre avec le personnage de Sunja, une jeune fille coréenne qui vit près de Busan, dans un petit village de Corée du Sud, où elle travaille dans la pension que tient sa mère depuis la mort de son père.
Son quotidien n’a rien d’extraordinaire, jusqu’au jour où elle fait la rencontre d’un riche marchand coréen, immigré au Japon. Elle se laisse alors séduire par cet homme puissant mais lorsqu’elle se retrouve enceinte, son destin s’en voit bouleversé. Dès lors, elle va se marier avec Isak, un pasteur qu’elle a guéri lorsqu’il est venu loger dans la pension de sa mère, puis émigrer au Japon avec son époux. C’est à travers son regard qu’on va découvrir le quotidien des coréens au Japon, au cœur du bidonville dans lequel elle va habiter avec son beau-frère et sa belle-sœur.
Tout au long du récit, l’autrice dépeint la misère dans laquelle vivent nombreux coréens émigrés, fuyant la colonisation nipponne du début du XXe siècle, la pauvreté, la difficulté pour les coréens de trouver un travail ou une habitation, les patrons et propriétaires japonais refusant de traiter avec les coréens. Quatre générations vont succéder à Sunja, détaillant la qualité de vie médiocre de la jeune femme et de sa famille, la guerre, les privations, les jeunes filles coréennes enlevées par les soldats pour devenir prostituée en Mandchourie mais aussi et surtout, le racisme ambiant.
En effet, même si l’autrice fait vivre dans son récit plusieurs générations, laissant se succéder de nombreux personnages, le sujet qui revient sans cesse demeure le racisme et toutes les représentations que les japonais se font des coréens, les préjugés et la discrimination omniprésente à leur égard. C’est un roman très fort, très beau, touchant sur la force de vie, la transmission, l’immigration, le pardon qui dresse aussi le portrait de femmes fortes, inspirantes, courageuses, dont la vie n’est que sacrifice.

Une fresque magnifique dans la Corée du XXe siècle. 80 ans d’histoire coréenne dans laquelle s’entremêle la vie de femmes inspirantes et courageuses, dont la vie ne sera que sacrifice pour leur famille. Ce roman est d’une beauté incroyable.

Un magnifique ouvrage, coup de coeur immense de la première à la dernière ligne 😉
J’aimeJ’aime
Il me tente beaucoup, d’autant que je n’ai rien lu sur la Corée !
J’aimeJ’aime