Les romans d’Ariane Bois me font de l’œil depuis des années et c’est grâce à ma maman fin 2019 que j’ai découvert L’île aux enfants, un roman qui m’avait beaucoup émue et évoquait les déportations d’enfants réunionnais organisées par le gouvernement français pour repeupler les campagnes françaises. J’étais donc très impatiente de découvrir son nouveau et celui-ci m’a tout autant charmée !

Il n’y a pas d’hommes libres sans animaux libres. Ils ne se connaissent pas et pourtant, en cette journée caniculaire de septembre 1916 dans une petite ville du Sud des États-Unis, ils assistent parmi la foule au même effroyable spectacle : l’exécution par pendaison d’une éléphante de cirque, Mary, coupable d’avoir tué un homme. Cette vision bouleversera la vie d’Arabella, de Kid et de Jeremy. De l’Amérique qui entre en guerre au Paris tourbillonnant des années 1920, des champs de bataille de l’Est de la France aux cabarets de jazz, des pistes de cirque jusqu’au Kenya dissolu des colons anglais, ces trois êtres devenus inséparables vont se lancer sur la trace des éléphants au cours d’une prodigieuse expédition de sauvetage.

Quelques lignes, quelques pages et j’étais transportée. Difficile de m’arrêter de lire tant j’ai été emportée dans cette histoire. Le point de départ est le lynchage de Mary l’éléphante par pendaison à Erwin, dans le Tennessee, en 1916, auquel vont assister trois personnages : Arabella, la fille d’un pasteur américain en quête de liberté qui va devenir infirmière de guerre, Jeremy, un journaliste reporter en France pendant la guerre et Kidd, victime des lynchages du Ku Klux Klan qui rejoint la troupe de musicien de James Reese Europe.
250 pages plus tard, à la manière d’un roman choral, on va traverser aux côtés de ces trois héros la ségrégation raciale, la première guerre mondiale, les Années folles et un voyage époustouflant au Kenya, dans la Happy Valley. Ce récit est un véritable roman d’amitié et d’amour, l’histoire d’un trio réuni en France à cause de la guerre, lié par les traumatismes de celle-ci et par la cause animale qu’ils défendent. Les thématiques sont variées, de la persécution des Noirs, du racisme à l’émancipation des femmes et la condition féminine, l’autrice nous plonge dans une lecture dépaysante et résolument engagée.
L’écriture d’Ariane Bois m’avait déjà charmée dans L’île aux enfants et j’ai retrouvé cette fluidité, cette simplicité remplie d’émotions qui la caractérise. Les descriptions du Paris des années 20 sont fabuleuses, tout comme celle de la Happy Valley et des somptueux paysages africains, des plaines sèches et arides et des animaux sauvages. Ce roman est un voyage, aussi bien dans le temps que dans l’espace.

Quelle lecture dépaysante ! De la ségrégation raciale aux Etats-Unis jusqu’au plaines arides du Kenya, en passant par le Paris des années 20, l’histoire d’un trio lié par les traumatismes de la guerre et la cause animale, par l’amitié et la vie. Un roman choral qui envoute et transporte.

J’aime beaucoup les romans sur la cause animale, il a l »air d’aborder des sujets forts et très intéressants alors je note !
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