Depuis le lancement du CinéBook Club en 2021, je n’ai pas été très régulière mais j’ai décidé en 2022 d’essayer de lire chaque œuvre mensuelle. En janvier, je suis sortie de ma zone de confort avec ce roman de Ian McEwan.

Sous la canicule qui frappe l’Angleterre en ce mois d’août 1935, la jeune Briony a trouvé sa vocation : elle sera romancière. Du haut de ses treize ans, elle voit dans le roman un moyen de déchiffrer le monde. Mais lorsqu’elle surprend sa grande sœur Cecilia avec Robbie, fils de domestique, sa réaction naïve aux désirs des adultes va provoquer une tragédie. Trois vies basculent et divergent, pour se recroiser cinq ans plus tard, dans le chaos de la guerre, entre la déroute de Dunkerque et les prémices du Blitz. Mais est-il encore temps d’expier un crime d’enfance ?

Un roman d’ambiance
Dès les premières pages de ce roman, on plonge dans un roman très particulier. L’atmosphère est lourde, à l’image de la canicule qui frappe les personnages. C’est l’été, quelques années avant la guerre, au manoir de la famille Tallis, dans la campagne anglaise. Cecelia, l’aînée, est de retour de Cambridge sans diplôme en poche, en quête d’indépendance. Briony, petite dernière de la famille, personnage égocentré et impérieux, est en pleine rédaction de la pièce de théâtre qu’elle veut monter pour le retour de son frère Leon. Tout semble se dérouler à merveille jusqu’à ce qu’elle devienne la spectatrice d’une scène pour le moins étrange impliquant sa sœur et Robbie, le fils de leur femme de ménage.
Entre vision et interprétation
Cette scène est le véritable point de départ de ce roman, l’auteur ayant construit ensuite toute son intrigue autour de ce que Briony avait vu et interprété ce jour-là. Il va ensuite dérouler le quotidien de ses personnages à la suite de cet été qui a marqué définitivement leur vie durant cinq cents pages : le départ de Cecelia pour Londres, sa vocation d’infirmière, l’enrôlement de Robbie dans l’armée pour échapper à la prison, etc. Chaque personnage va alors grandir et se construire, entre le poids de la culpabilité, du passé ou la colère de l’injustice.
Une intrigue au rythme selon moi trop inégal
Si j’ai trouvé l’intrigue principale très intéressante, le récit est selon moi trop inégal sur la longueur. En effet, j’ai trouvé la première partie de ce récit très longue, avec de nombreuses descriptions digressives. A la différence de la deuxième, qui plonge le lecteur dans l’enfer de la guerre et nous immerge dans la vie des soldats, les conditions du front, le quotidien des infirmières. En résulte une grande qualité historique avec des passages immersifs qui m’ont passionnée. L’écriture est cependant assez lente et atmosphérique, elle est exigeante et j’ai regretté quelques longueurs qui desservent l’attention.

Un roman atmosphérique, à l’écriture exigeante mais immersive. L’intrigue principale, déroulée d’un fait précis, est très intéressante car elle permet d’aborder des thématiques très fortes telles que le poids de la culpabilité, du passé ou encore l’injustice et le pardon mais je regrette que le rythme du récit ait été aussi inégal.
