Le premier roman de Julien Sandrel avait été une bonne lecture, sans pour autant que son souvenir soit vraiment important. L’année dernière, j’avais beaucoup aimé Vers le soleil, que j’avais lu avec Clara. J’ai retrouvé ma binôme pour découvrir Merci, Grazie, Thank you.

Gina, charmante vieille dame d’origine italienne qui mène une existence modeste à Paris, a un péché mignon que tout le monde ignore : elle va chaque mois jouer aux machines à sous. Et voilà qu’un jour, elle gagne… Aussitôt, Gina prend une folle décision : cet argent, elle va le partager avec chacune des personnes qui ont joué un rôle dans sa vie et qu’elle n’a jamais pu remercier. Alors sans rien révéler à quiconque de son gain ni de ses intentions, Gina s’envole sur les traces de son passé… Lorsque sa petite-fille Chloé découvre la « fugue » de sa grand–mère adorée vers New York, elle décide de partir à sa recherche, accompagnée, à son corps défendant, par la très loufoque et envahissante meilleure amie de Gina qui a le don pour les mettre dans des situations impossibles. Commence alors pour les trois femmes un voyage riche en émotions fortes, entre fous rires et larmes, entre gratitude et transmission, rythmé par les secrets de Gina et les soubresauts d’une Histoire pas si lointaine…

Une histoire intergénérationnelle
Alors que Gina joue au casino depuis des années sans jamais gagner, la chance tourne subitement un beau matin et la voilà riche. Sa vie est plus proche de la fin que du début désormais et elle est loin d’être enchanter à l’idée de garder tout cet argent pour elle. C’est alors qu’elle décide de retourner sur les traces de son passé et de léguer aux personnes qui ont marquées sa vie une partie de la somme qu’elle a gagnée. Si le principe est généreux, elle disparait subitement pour le réaliser, laissant sa voisine Olga et sa petite-fille Chloé dans le mystère le plus total. Ni une ni deux, les deux femmes, qui ne partagent pas beaucoup d’atomes crochus, se lancent à sa recherche et atterrisse à New-York…
Une histoire plus profonde qu’elle ne paraît
On pourrait imaginer une histoire légère, une quête des origines tout à fait divertissante mais l’histoire de Gina m’a énormément touchée car elle renferme des faits historiques révoltants. Au fil de ses pérégrinations et de ses hommages, elle va nous emmener dans les années 30, tandis que le navire sur lequel elle a quitté l’Italie avec sa mère enceinte et son père arrive à Ellis Island. Cet aller, elle le pensait simple. Tout comme ses parents qui rêvait de cet American Dream et de s’installer sur cette terre pleine de promesses. Malheureusement, la vie ne lui laissera pas l’opportunité d’accomplir ce destin… J’étais loin d’imaginer que l’auteur nous embarquerait dans une telle histoire, où l’immigration italienne, entre l’espoir, les désillusions, le deuil et la douleur deviennent les sujets principaux. Cela m’a permis d’en découvrir davantage puisque je ne m’étais jamais penchée sur cet aspect de l’Histoire.
Des personnages attachants, un ensemble émouvant
En parallèle de Gina, on découvre Chloé, sa petite-fille, qui se bat contre ses propres angoisses et sa propre histoire mais, bien qu’étant un personnage à part entière, volontairement je ne m’étalerai pas sur son intrigue puisqu’elle n’a malheureusement pas réussi à me toucher… Le personnage de Gina a ma préférence, tant j’ai aimé sa personnalité et son histoire, son duo avec Olga, son désir de transmettre et de remercier les individus qui ont marqués sa vie. Grâce à elle, ce roman est un roman que j’ai eu envie de serrer contre mon cœur. Il est doux, bienveillant, juste. Il donne envie de dire merci, de prendre chaque personne importante dans ses bras et véhicule des messages de bonheur.

Un récit tout en douceur qui nous amène dans le passé et explore avec bienveillance les liens intergénérationnels, la filiation et la transmission. Gina a une histoire passionnante et déchirante, c’est une femme courageuse qui m’a beaucoup touchée. Faites sa rencontre, elle est admirable.

Il me tente beaucoup
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