Bien qu’ayant dans ma bibliothèque Le chant d’Achille et Circé, j’avais très envie de découvrir Madeleine Miller avec cette nouvelle et je remercie les éditions Calmann-Lévy de me l’avoir envoyée.

Depuis l’Antiquité, le mythe de Pygmalion et Galatée n’a de cesse de fasciner et d’inspirer des artistes. Mais ce récit millénaire du sculpteur misanthrope, épris de la statue qu’il vient de réaliser, demeure inachevé : lorsque Galatée est transformée en être vivant par les dieux, elle est réduite au silence par les hommes. Enfin, il est temps pour elle de devenir la narratrice de sa propre histoire et ainsi de choisir elle-même son destin.

Galatée, femme objet
L’autrice est connue pour ses réécritures de mythes, les retranscrivant du point de vue d’un héros de mythologie qui n’a pas eu voix au chapitre : Patrocle dans Le chant d’Achille et Circé dans le roman éponyme. Ici, elle s’intéresse à Galatée, personnage qui renvoie à une légende contant que Pygmalion sculpta une statue d’ivoire dont il tomba amoureux. Pour exaucer son vœu d’avoir une épouse semblable à cette statue, elle fut rendue vivante par Aphrodite. C’est donc entièrement de son point de vue que l’autrice narre l’histoire mais également à la première personne. On découvre une femme objet, sans liberté et soumise à l’obéissance.
La nouvelle, un format peu adapté
En seulement une quarantaine de pages, l’autrice dénonce la violence, la possession, l’amour obsessionnel tout en mettant en lumière le courage d’une femme, l’indépendance, le désir de liberté. De sa plume parfois nuancée, parfois brute selon les situations, elle aborde finalement ses thématiques en les survolant. Si je ne suis pas toujours friande des nouvelles, c’est pour cette raison car elles me laissent le sentiment de trop peu. C’est un format selon moi trop court pour pleinement s’immerger d’un récit, d’une histoire ou de sujets. Même si l’on découvre ici un mythe réécrit d’un point de vue féminin qui fera pâlir les femmes et la condition féminine, cela reste selon moi trop peu exploré pour que j’y sois complètement sensible.

Pour découvrir Madeline Miller, c’est certainement le récit par lequel commencer. Pour autant, la nouvelle reste selon moi trop courte pour pleinement s’immerger de l’histoire de Galatée, dont on apprivoise tout juste les thématiques de sa condition et de sa soumission.
