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2022 • Mes meilleures lectures BD de l’année

Après mes meilleures lectures « romans » de l’année 2022, il était temps de revenir sur mes meilleures lectures « BD ». Si je lis moins de bandes dessinées que les années précédentes, je continue tout de même à faire de très belles découverte et voici celles dont je retiendrais les merveilleuses histoires.

Ma chronique

Les fleurs ne tuent pas. Elles rendent belles les choses qu’elles touchent.

Bijou de poésie et de douceur, Les fleurs de grand frère m’a énormément touchée. On ne peut pas tout aimer à l’intérieur de soi et c’est normal mais on peut accepter d’être différent, accepter de ne pas aimer certains aspects de notre personnalité ou de notre corps. On peut également devenir plus tolérant envers nous-même. C’est une bande dessinée singulière, destinée à un public jeunesse, qui a pourtant un double sens de lecture et je pense que chaque adulte qui tournera ses pages y trouvera un écho. Les illustrations sont belles, toutes en rondeurs et en couleurs ; elles mettent en lumière la beauté de son histoire, la poésie des sujets abordés.

Ma chronique

Cette bande-dessinée ne fait pas de suspens quant à son sujet : la maternité et le post-partum dans sa plus simple justesse. au-delà du bonheur, ce sont aussi des mois de douleurs liées aux contractions de Braxton Hicks, la fatigue, les doutes, les peurs et les hormones qui entraînent chez Marketa des émotions à fleur de peau. En soulignant par la suite les réalités du post-partum, La remplaçante met en lumière le peu de soutien que peuvent recevoir les jeunes mamans ou à l’inverse la vague de conseils, souvent perçue comme du soutien de la part de l’entourage, qui ne fait qu’accentuer le malaise, la frustration et les doutes. Sans être mélodramatique ni larmoyant, Mathou et Sophie Adriansen viennent poser avec réalisme et sensibilité des mots sur cette thématique, libérant la parole à travers ce sujet sociétal.

Ma chronique

Si c’est en grande partie grâce au roman de Laurence Peyrin, Après l’océan, que j’ai eu envie de m’intéresser à Nellie Bly, j’avais déjà entendu parler de ses recherches et notamment de son internement au sein de l’asile psychiatrique Blakwell’s Island Hospital à Roosevelt Island. Les deux autrices illustratrices nous plongent dans le quotidien de cet asile, au cœur même de la misogynie, du sexisme et des traitement violents et cruels de médecins pourtant diplômés. Cette bande dessinée ne peut qu’interpeller, de par son sujet mais aussi par la violence et le mépris à l’égard des femmes ; le récit est enrobé des graphismes tout en rondeurs de Carole Maurel, qui me transportent à chaque fois que je les découvre.

Ma chronique

Oui, je sais, ça paraît foldingue un jardinier qui comprend le murmure végétal, mais je raconte pas de galéjades. On pourrait penser à un don du ciel… Mais moi, je crois surtout que c’est une malédiction, car si vous pouviez entendre parler les plantes, comme moi… vous constateriez que la plupart sont bêtes comme leurs racines.

Jeannot, c’est une histoire d’amour mais d’amour au sens large du terme. L’histoire de l’amour d’une vie, de l’amour des autres, de la vie mais aussi du dernier amour et de celui qui permet de revivre. Le duo Jeannot/Josette m’a aussitôt émue parce que malgré sa personnalité amère, on ne peut qu’être empathique. Sensible et charmante, leur histoire est d’une immense tendresse. C’est une parenthèse courte qui a su me toucher car les sujets abordés étaient forts : le deuil, la solitude, la résilience, le pardon. Sublimé par les graphismes de Carole Maurel, pour lesquels j’ai eu un gros coup de cœur, cette bande-dessinée est un trésor de poésie.

Ma chronique

Cette bande-dessinée est une immersion totale dans la culture indigène, au cœur des massacres et des guerres du XVIe siècle au Mexique. L’autrice dresse le portrait d’une figure controversée, La Malinche, à la fois amante du grand conquistador responsable de ces conquêtes mais également femme aux prises de position pleine de sagesse. Elle s’est emparée de son histoire pour nous livrer celle d’une femme pleine de sagesse, sans cesse tiraillée par sa loyauté, qui s’est employée à survivre envers et contre les hommes tout en prenant le parti des femmes, à une époque où elles étaient soumises. Par ce dernier point, cette bande-dessinée met en lumière le quotidien des femmes indigènes devenues esclaves.

Ma chronique

Saviez-vous que les contes de fées étaient légèrement moins merveilleux que ce qu’ils laissent entendre ? Et qu’au fil des années, l’oralité se transformant en écriture, ils se sont adoucis pour ne pas venir effrayer de jeunes oreilles ? Lou Lubie nous offre un véritable trésor, entre analyses fines et explications de contes. Elle revient sur leurs origines, tout en s’interrogeant sur leurs messages, leurs valeurs et les différentes versions auxquels ils ont été soumis. On visite ainsi plusieurs contes, dans leurs versions originales mais aussi dans toutes les modifications qu’ils ont vues et leurs réécritures selon Basile, les frères Grimm ou Perrault. Cette bande dessinée vient bouleverser ce qu’on croit savoir depuis toujours sur les contes et apporte un éclairage ludique, saupoudré d’un humour subtil et délicat, sur la sale vérité, comme son titre l’indique.

Ma chronique

C’est une bande-dessinée assurément touchante, d’une tendresse et d’une justesse incroyable. Parce qu’elle donne la parole à ceux qu’on entend moins, ou plus du tout, sans exacerber les clichés mais en nous offrant un quotidien sans fard de ce que peut être la vie en maison de retraite, du côté des résidents mais également du côté du personnel soignant. Le scénario est plein de douceur, empreint de sincérité et de pudeur. Le plongeon donne la parole à ceux qui sont nos grands-parents, à ceux qui doivent tirer un trait sur leur indépendance pour vivre en EHPAD et laisser derrière eux des maisons remplies de souvenirs et d’instants chéris. Une bande-dessinée sincère et douce qui oscille entre réalité, justesse et humour.

Et vous, quels ont été vos plus belles lectures BD de 2022 ?

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2 commentaires sur “2022 • Mes meilleures lectures BD de l’année

  1. Je garde un bon souvenir des Fleurs de grand-frère même si je lui ai préféré Le Jardin, Paris. Jeannot est une belle BD également, je te rejoins totalement !
    La BD sur Nellie Bly me tente énormément, mais j’aimerais lire son essai auparavant. Je ne sais pas si ça sera le cas, peut-être que je tomberai sur la BD avant…
    Je veux m’offrir Et à la fin ils meurent car je sais que je vais adorer cette lecture : je voudrais prendre le temps de la savourer, d’y piocher, de l’intercaler éventuellement avec la lecture des contes en question…
    Tes avis sur les BD que je ne connaissais pas sont alléchants, je dois dire !

    Mes plus belles découvertes BD de l’année ont été Blacksad (tomes 1 et 2 pour l’instant,un classique du genre que je n’avais jamais lu), Le Jardin Paris, René·e aux bois dormants (tellement atypique !) et le second tome de Dans la tête de Sherlock Holmes !

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