Contemporain

Les jours brûlants • Laurence Peyrin

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Après mes très gros coups de cœur pour Miss Cyclone, L’aile des vierges ou encore Ma Chérie, il était évident que j’allais me lancer les yeux fermés dans le nouveau roman de Laurence Peyrin. Merci encore aux éditions Calmann-Lévy qui m’ont fait parvenir un exemplaire.

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À 37 ans, Joanne mène une vie sereine à Modesto, jolie ville de Californie, en cette fin des années 1970. Elle a deux enfants, un mari attentionné, et veille sur eux avec affection. Et puis… alors qu’elle rentre de la bibliothèque, Joanne est agressée. Un homme surgit, la fait tomber, l’insulte, la frappe pour lui voler son sac. Joanne s’en tire avec des contusions, mais à l’intérieur d’elle-même, tout a volé en éclats. Elle n’arrive pas à reprendre le cours de sa vie. Son mari, ses enfants, ne la reconnaissent plus. Du fond de son désarroi, Joanne comprend qu’elle leur fait peur. Alors elle s’en va. Laissant tout derrière elle, elle monte dans sa Ford Pinto beige et prend la Golden State Highway. Direction Las Vegas. C’est là, dans la Cité du Péché, qu’une main va se tendre vers elle. Et lui offrir un refuge inattendu. Cela suffira-t-il à lui redonner le goût de l’innocence heureuse ?

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Si mes précédentes lectures de l’auteure m’avaient habituée à un contexte historique particulier, celui-ci m’a semblé très différent. Bien qu’il soit également question d’une héroïne comme Laurence Peyrin sait les créer, j’ai trouvé ce roman assez particulier, assez peu semblable à l’ambiance des précédents et si cela est preuve que l’auteure sait se renouveler au fil de son écriture, cela m’a aussi déstabilisée au début de ma lecture. Joanne est, en effet, une femme à laquelle j’ai eu beaucoup de mal à m’identifier. Est-ce parce que ma vie est loin de ressembler à la sienne ? Que finalement ma vision de la vie est aussi différente de celle qu’elle s’est créée ?

Sa vie est telle du cristal. Mère de famille au foyer épanouie, mariée à un riche chirurgien fou amoureux d’elle depuis des années, elle se complaît dans ce quotidien fait de soirées cocktails entre éminents médecins et femmes de médecins. Jusqu’au jour où, brutalement, son château de cristal se brise en mille morceaux. Joanne va alors littéralement péter les plombs, prendre quelques affaires et s’enfuir à Las Vegas, laissant derrière elle ses deux enfants et son mari. Sans réfléchir, sans penser à autre chose qu’à elle et sa survie. C’est à partir de ce moment-là que j’ai senti un déclic dans ma lecture, comme si j’avais eu besoin qu’elle s’émancipe de sa vie trop parfaite pour enfin ressentir de l’émotion à son égard.

C’est malgré tout une femme complexe, difficile à cerner et à comprendre, parce qu’il n’est pas aisé finalement de se mettre à sa place. Qu’aurait-on fait dans sa situation ? Elle m’a tout d’abord paru si loin des héroïnes intrépides, fougueuses, fières et courageuses habituelles puis mon sentiment s’est éloigné au fur et à mesure de ma lecture, comme si son départ précipité l’avait propulsé dans une autre dynamique. Il m’a fallu du temps pour m’attacher à elle et être touchée par sa souffrance, par son appel à l’aide. Elle va « s’offrir » une grande remise en question à Las Vegas, au contact de femmes radicalement différentes d’elle mais qui vont à leur façon l’aider, l’accompagner.

En cela, je suis admirative du talent de l’auteure, de savoir créer des personnages si énigmatiques et ambivalents qu’on finit par profondément aimer. Même si cette histoire aura moins su me toucher que les précédentes, je reste malgré tout sous le charme de l’écriture de Laurence Peyrin, qui nous permet véritablement d’être dans les pensées de son héroïne. On va suivre le voyage géographique et psychologique de Joanne, sans cesser de se demander ce qu’on ferait à sa place, sans trouver de réponses. Et c’est finalement cette absence de réponse qui m’a empêchée de la juger et m’a permis de m’attacher à elle.

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Joanne est une héroïne complexe, difficile à cerner et à comprendre mais qui a finalement réussi à me toucher, de part sa souffrance si significative. Même si ce ne sera pas mon roman préféré de Laurence Peyrin, je suis malgré tout admirative de la force de son écriture et de son talent pour créer des histoires et des héroïnes si émouvantes qui nous transportent.

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4 commentaires sur “Les jours brûlants • Laurence Peyrin

  1. Merci pour ton retour ! Ce roman me tente depuis un petit bout de temps mais je n’ai encore jamais franchi le pas ! Je ne sais pas par lequel je commencerai car ma chérie me fait de l’oeil aussi ! En tout cas il ne me tarde de découvrir cette auteur dont j’entends beaucoup parler !

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