Le choix d’une mère • Sinéad Moriarty

La maison d’édition Milady propose de très bons romans feel-good que je sais apprécier et Le choix d’une mère faisait partie de ceux que j’avais envie de découvrir. Je remercie NetGalley et Milady pour la lecture de ce roman.

Anéantie par la liaison de son mari qui a fait éclater leur famille, Kate remonte peu à peu la pente. Mais l’épreuve ultime arrive avec la découverte du cancer de sa fille Jess. Avec son fils de 18 ans qui ressent une haine profonde pour son père, son fils de 7 ans désorienté et un ex-mari démissionnaire, Kate sait qu’elle doit tout faire pour ses enfants, quitte à commettre l’impensable.

Avant de me plonger davantage dans cette chronique, j’ai été relativement surprise par la mention « feel-good » au regard des larmes versées durant ce roman et des paquets de mouchoirs utilisés. Il me semblait utile de la préciser étant donné le malaise que j’ai ressenti à plusieurs moments face aux situations que vivaient les personnages, notamment Kate. Mère de famille, elle est fraîchement divorcée de Nick, son mari infidèle, et retourne s’installer avec ses trois enfants, Luke, Jess et Bobby, chez son père. Une nouvelle vie l’attend, plus sereine et reposante qui lui permettra certainement de mettre à plat le chagrin et la souffrance de sa récente séparation.

Malheureusement, l’orage n’est pas encore passé pour la maman et lorsque le médecin diagnostique à Jess une leucémie, le sol menace de s’effondrer sous ses pieds. C’est un véritable cataclysme pour la famille. L’auteure a su alterner les points de vue dans les chapitres pour donner la parole à chacun de ses personnages. Si pour Bobby, sa douleur s’exprime à travers les coups de pieds qu’il donne dans tout ce qui se trouve sur son chemin, ce n’est pour autant pas ainsi qu’il réussit à extérioriser toute la colère qu’il garde enfoui en lui. C’est certainement un des personnages qui m’a le plus touché, après Jess. Encore jeune, il n’a pas l’air de comprendre les enjeux du cancer de sa grande sœur alors qu’il semble pourtant très mature et intelligent.

Chacun va réagir à sa manière, selon sa personnalité. C’est un combat de tous les jours où les désillusions se mêlent à aux espoirs. Si Nick peut paraître alors très détestable, je n’ai pu que compatir à la douleur de père qu’il ressent et sa volonté de garder en vie son unique fille. Les différents personnages vont passer par tous les stades du deuil. Leurs chagrins s’entrechoquent et même s’ils se soutiennent, on voit bien toute la solitude qu’ils ressentent face à la décision de leur fille. N’est-ce pas là l’une des pires injustices de la nature de venir leur enlever leur petite de douze ans, encore animé par l’envie de croquer la vie à pleine dents ?

C’est un roman foncièrement triste et touchant, qui m’a beaucoup heurté. La maladie est abordée dans un de ses pires aspects, de manière réaliste. Jess est un personnage étonnamment courageux malgré sa peur, son chagrin et sa souffrance : une source de lumière pour cette famille. Elle m’a impressionnée et énormément émue. L’auteure nous fait littéralement passer à la machine des émotions. Je suis ressortie lessivée par la tristesse, pourtant habitée d’un certain espoir.

Quand on ne s’y attend pas, la maladie peut venir s’insinuer de la pire des façons. C’est tout le combat d’une famille contre la leucémie qui est décrit ici, avec justesse et émotions. Un tourbillon qui m’a tantôt fait sourire et tantôt fait pleurer.