Historique

Le goût sucré des souvenirs • Beate Teresa Hanika

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Parmi les parutions Les Escales de ce début d’année, ce roman m’a aussitôt fait envie. J’ai eu l’occasion de visiter Vienne l’hiver dernier, lieu où le roman se déroule et l’occasion de me replonger dans mes souvenirs de cette belle ville a été également un élément déclencheur.

Résumé-01

Elisabetta Shapiro, 80 ans, vit seule dans sa maison familiale au coeur de Vienne. De son enfance, elle a conservé des dizaines de pots de confiture d’abricot, tous confectionnés avec sa mère. Véritable madeleine de Proust, la confiture sucrée la replonge immanquablement dans son passé de jeune fille juive dans la Vienne nazie : son quotidien d’abord faste et luxueux, ses grandes soeurs qu’elles jalousaient secrètement, la voix de sa mère lorsque celle-ci chantait. Et puis l’arrestation de toute sa famille par les SS, la solitude et la perte de repères. Quand Pola, une jeune danseuse, emménage chez la vieille dame, ses habitudes sont chamboulées. D’autant plus que Pola lutte, elle aussi, contre ses propres démons. Malgré leurs différences, les deux femmes vont peu à peu se rapprocher et nouer des liens plus forts qu’elles ne l’auraient imaginé.

Ce que j'en pense-01

Elisabetta est une vieille dame, recluse dans la maison de son enfance depuis des années. Rescapée des rafles qui ont emportées sa famille durant la Seconde Guerre Mondiale, elle a beaucoup souffert et se raccroche chaque jour aux confitures d’abricots qu’elle confectionne depuis le départ de sa famille dans les camps. Elle continue de converser avec ses deux sœurs aînées : Judith et Rahel, tout en mélangeant ses souvenirs d’autrefois aux souvenirs d’aujourd’hui. L’arrivée de Pola dans sa vie va venir toucher une corde sensible, la jeune danseuse étant liée à Elisabetta au travers de sa petite-fille, Rahel. Elles vont apprendre à s’apprivoiser, à vivre ensemble et se connaître, tout en douceur et en délicatesse.

Leur histoire est définitivement touchante, bien que particulière. Se plonger dans les souvenirs de la vieille dame m’a beaucoup plu car certains souvenirs viennent éclairer les conditions de vies des Juifs à Vienne durant la guerre et le traitement qu’il leur était réservé. Pour la famille d’Elisabetta, leur chance résidant en la profession de médecin de son père. Pour autant, cela n’a pas suffi… D’autres souvenirs plus récents viennent étayer son histoire, montrant ainsi le parcours de la femme depuis son enfance, nous laissant entrevoir des bribes de vies, des instantanés qui ont été des moments importants dans la construction d’Elisabetta.

Malgré la mélancholie et la nostalgie qui se dégagent de ce récit, je n’ai réussi à l’apprécier pleinement en raison d’une chronologie très particulière, voire quasi inexistante. C’est un roman singulier qui abordent de nombreux thèmes tels que la guerre, la vie des Juifs en Europe de l’Est, la solitude et la vieillesse, la danse. Pourtant, les évènements passés s’emmêlent aux évènements présents, ils semblent survolés et l’alternance n’est jamais clairement défini. Si j’ai aimé la tendresse d’Elisabetta, Pola ne m’a absolument pas convaincue. La narration m’a empêché de m’attacher aux personnages et de me sentir concernée par ce qu’ils vivaient.

Séprateur-01

Souvenirs d’antan qui s’emmêlent aux souvenirs d’aujourd’hui, tel est le quotidien d’Elisabetta qui nous fait découvrir des instantanés de sa vie afin de mieux comprendre la personne qu’elle est devenue aujourd’hui. Le lien intergénérationnel qui l’unit à Pola vient aborder la question de la solitude, la vieillesse. Un roman qui n’aura pas su me convaincre malgré l’histoire touchante de la vieille dame.

Déception - Analyse-01

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