La tête sous l’eau • Olivier Adam

La plume d’Olivier Adam m’est familière, je l’avais découverte avec Je vais bien, ne t’en fais pas qui m’avait énormément plu. La tête sous l’eau est un ouvrage à destination du public jeunesse et je l’ai beaucoup apprécié.

Quand mon père est ressorti du commissariat, il avait l’air perdu. Il m’a pris dans ses bras et s’est mis à pleurer. Un court instant j’ai pensé : ça y est, on y est. Léa est morte. Puis il s’est écarté et j’ai vu un putain de sourire se former sur son visage. Les mots avaient du mal à sortir. Il a fini par balbutier : « On l’a retrouvée. Merde alors. On l’a retrouvée. C’en est fini de ce cauchemar. » Il se trompait. Ma sœur serait bientôt de retour parmi nous mais on n’en avait pas terminé.

Quand ses parents décident de déménager à Brest et donc de quitter la région parisienne, Léa le prend très mal. Pour elle, ce déménagement est très dur à vivre car il signifie s’éloigner de ses amis, de ses amours, de sa vie d’adolescente. Pour Antoine, son frère cadet, c’est l’occasion de renouveau et d’essayer, enfin, de se faire des amis. Pourtant, un soir où Léa se rend à un concert avec son oncle, elle disparaît… L’histoire démarre plusieurs mois après Evènement, alors que la police la retrouve dans une maison abandonnée.

Olivier Adam décortique à nouveau les sentiments humains, les angoisses, les doutes, les peurs, les incompréhensions de la famille d’Antoine et Léa. Les émotions et la tension sont palpable à chaque page. Pas à pas, on découvre, à travers les yeux du jeune homme, comment ils ont appris à vivre avec cette épreuve, quels changements se sont opérés depuis la disparition de Léa, les retrouvailles et le soulagement qui laisse place à la joie, la curiosité, la peur, le besoin de se reconstruire et d’avancer.

Les vagues sont hautes ce soir. Elles me frappent, me rouent de coups, s’abattent sur moi avec toute la brutalité nécessaire. A cet instant c’est exactement ce que j’attends d’elles. Qu’elles m’assomment. Me foutent la tête sous l’eau. Me passent au Kärcher. Me nettoient de fond en comble. Et finissent par m’effacer tout à fait. Remis à neuf, essoré, liquidé.

Les personnages sont très bien construits dans ce roman psychologique. Loin de pouvoir être catalogué comme un thriller, il a davantage vocation à nous faire découvrir les rouages de l’esprit humain. Retrouver la plume douce, poignante d’Olivier Adam est un régal. C’est avec la sensation d’être le seul récepteur de cette histoire qu’on la découvre et cette sensation d’individualité est d’autant plus appréciable. Même si l’intrigue est sans réelle surprise au final, c’est un roman très beau et très humain.

Se reconstruire, avancer après le drame terrible qu’ils ont vécu, c’est l’histoire d’Antoine qui retrouve sa sœur après sa disparition des mois plus tôt. Un récit psychologique riche en émotion, humain et poignant.