Il y a deux ans, j’ai eu un coup de cœur pour Le piano oriental qu’une amie m’avait prêté. En apprenant la sortie d’un nouveau roman graphique signé Zeina Abirached, j’étais tellement excitée que j’ai guetté les nouveautés à la médiathèque durant des semaines avant d’enfin pouvoir l’emprunter. Malheureusement, ce fut une déception…
1939, Afghanistan. Autours d’un feu de camp, aux pieds des Bouddhas de Bâmiyân, une voyageuse européenne, Anne-Marie Schwarzenbach, tombe amoureuse d’une archéologue. Cette nuit-là, les deux femmes l’apprennent par la radio, la Seconde Guerre mondiale éclate. 2016, Berlin. Karsten, jeune Allemand qui se passionne pour l’Orient rencontre Nayla, une réfugiée syrienne, dont il s’éprend, malgré leurs différences. A travers ces deux récits entremêlés, deux histoires d’amour atypiques, comme un écho à deux époques complexes, se tissent au fil des pages. Alliant les contraires, rapprochant des êtres qui n’auraient jamais dû se croiser, l’album propose une réflexion sur la difficulté d’aimer aujourd’hui comme hier.
Cette lecture a été si particulière, comme une sorte de parenthèse contemplative dans laquelle on se sent en retrait, déconnecté de la réalité, et cela m’a énormément dérangée. Prendre refuge croise deux histoires, celle de Neyla de nos jours, et celle d’une rencontre entre une archéologue et une aventurière en 1939. La première est une réfugiée syrienne en Allemagne, confrontée à l’éloignement de son pays, à la différence de culture, au regard des autres, aux galères administratives sans fin, à la barrière de la langue et la difficulté à s’adapter à un nouveau pays, un nouvel environnement. Sa rencontre avec Karsten, un jeune allemand, va lui faire découvrir les émois amoureux mais également toute la complexité d’aimer en se sentant si étranger, si différent.
Tandis que, à la fin des années 40, au cœur du désert afghan, Anne-Marie Schwarzenbach, une aventurière et écrivaine suisse en voyage en Afghanistan, rencontre une archéologue afghane et son mari. Les deux femmes vont passer un moment onirique aux Bouddhas de Bâmiyân, se délectant du doux sentiment amoureux qui les inonde, malgré leurs différences et malgré l’imminence du conflit européen.
Les illustrations sont très sobres mais elles manquent de détails, à mes yeux. D’immenses planches noires et blanches chargée de sens permettent de rapprocher les deux histoires, les deux destins et de lier les langues, les cultures mais ces planches m’ont gênée. Je n’y ai pas trouvé l’émotion, la douceur que j’y recherchais. Une nouvelle fois, Zeina Abirached vient porter un regard différent sur le monde mais aussi sur l’écart qui creuse les cultures occidentales et orientales.
C’est une lecture à la fois riche, poétique et très lente, où les illustrations prennent la parole à la place du texte, et qui rend compte de l’amour dans toute sa richesse, dans sa beauté mais aussi dans toute sa complexité. Même si les sujets abordés sont extrêmement intéressants et m’ont réellement passionnée, je n’ai pas réussi à entrer dans l’histoire et à me l’approprier…
Une histoire presque onirique où se mêle l’amour, dans toute sa complexité et sa richesse, et la barrière des cultures, qui porte un regard différent sur le monde et sur la différence. Même si les sujets sont extrêmement passionnants, je n’ai réussi à m’approprier cette histoire et à y ressentir des émotions… Les illustrations minimalistes et noires et blanches m’ont laissée de marbre.
un style graphique singulier qui plaît ou pas, une bonne lecture de mon côté sans être marquante
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C’est vraiment cet aspect graphique… Qui ne m’avait pas autant gêné dans « Le piano oriental »
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