Contemporain

Le vieux qui déjeunait seul • Léa Wiazemsky

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C’est une de mes amies, que j’ai récemment convertie à la lecture, qui s’est acheté ce court roman et qui, après l’avoir beaucoup aimé, me l’a prêté. C’est une auteure que je ne connaissais pas et pourtant, c’est la fille de Régine Deforges, qui a écrit la saga de la Bicyclette Bleue, une de mes sagas favoris.

Résumé-01

« Comme tous les lundis, je l’attends. Comme tous les lundis, à midi trente précise, il pousse la porte du restaurant pour aller s’installer à sa place habituelle. Il n’a plus besoin de réserver, sa table est toujours prête. Je sais d’avance ce qu’il va commander, mais je devine que malgré tout il aime consulter la carte, peut-être pour se surprendre lui-même… » Clara, une jeune serveuse de 27 ans, se prend d’affection pour un client esseulé qui l’intrigue mais dont elle ne sait presque rien. Elle ne se doute pas qu’elle-même a piqué la curiosité de ce vieil homme éprouvé par la vie. Derrière la gentillesse et l’éternelle bonne humeur de la jeune femme, il décèle une blessure secrète qui empêche Clara d’être heureuse. Tout pourrait changer au contact de Clément, ce grand-père qu’elle se choisit. Et si ensemble, ils s’ouvraient enfin à la vie ?

Ce que j'en pense-01

Cette auteure a du sang d’écrivain dans les veines, d’après la généalogie mais également d’après ses écrits. Je doute que ce genre de chose se transmettent génétiquement mais, étant donné que j’ai lu la saga de Régine Deforges, je peux dire qu’elle est aussi douée que sa mère. Je ne m’attendais absolument pas à lire un tel roman, d’une telle douceur et d’une telle tendresse.

Clément est un vieux monsieur, client habitué du café où travaille Clara, jeune femme à l’ambition douteuse aux yeux de ses parents. Une carrière de serveuse ne saurait les satisfaire. Son client, qu’elle prénomme Henri, est sa seule source de bonheur quotidien sans savoir que c’est réciproque.

Grâce à la sagesse et le passé de Clément, Clara va se remettre en question, elle et ses choix de vie. Le refus jusqu’alors de prétendre au bonheur va peu à peu s’apaiser. Tout comme la jeunesse et l’insouciance de Clara va raviver une flamme depuis longtemps éteinte dans la vie et le quotidien de Clément. C’est dans ces questions autour de la vieillesse, de la solitude qu’on découvre ces personnages attachants, authentiques, sincères dans leurs défauts et dans leurs qualités. Ils ne se mentent pas à eux-même et c’est ce qui m’a beaucoup plu. Au fil des pages, on en oublie leur grande différence d’âge.

Leur rencontre va faire naître une relation très intime, très pure et, après une légère timidité, très émouvante. Chacun finit par se rendre compte qu’il a besoin de l’autre et, plus que des amis, c’est une relation de petite-fille à grand-père qui se créé sous nos yeux ébahis de lecteur. En effet, c’est à travers ce lien que leur histoire va, tout en délicatesse, se tisser pour devenir très tendre. Une histoire qui sera parsemée par le passé de Clément et Clara : déportation, collaborationniste, résistance, enfermement dans les camps,… L’auteure ajoute une notion historique qui n’est pas pour me déplaire et qui permettra aux deux protagonistes d’apprendre à pardonner et se pardonner.

Séprateur-01

Un premier roman très réussi, très tendre. Une histoire douce et lumineuse qui réunit deux âmes que l’âge sépare mais qui sont définitivement faits pour être ensemble. Du rire aux larmes, de l’espoir à la tristesse, chaque émotion est travaillée pour créer ce très bel ensemble.

Très bonne lecture-01

11 commentaires sur “Le vieux qui déjeunait seul • Léa Wiazemsky

  1. Ah là là mais ça donne envie ! Et pourtant je dois dire que le titre et la couv’ m’auraient fait fuir (parce que ça me fait penser au vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire, un roman que j’ai abandonné car il m’ennuyait !)

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  2. Je le note tout de suite dans ma Wish List. Je ne pense pas le lire tout de suite cependant. Je suis très unie à mes grands-parents qui se sont occupés de nous merveilleusement bien. Mon grand-père était un mystère, très calme et réfléchi, il m’a appris beaucoup sans forcément ne rien dire. J’ai toujours dis que j’étais amoureuse de lui. Il nous a quitté il y a 3 mois. Mais c’est grâce à eux que j’exerce le plus beau métier du monde -même si parfois pour certains il est ingrat- J’aime les personnes âgées. Voilà.
    Désolée pour se racontage de vie dans ce commentaire, je ne pensais pas mais le résumé et ton avis m’ont touchés.
    Bonne lecture Anouk 🙂

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    1. Je suis vraiment heureuse de voir ce genre de commentaire, tu n’as absolument pas à t’excuser. Mes grands-parents sont également des gens très importants dans ma vie et le seront toujours. Je pense que ce roman a touché cette corde sensible et c’est pour cela que je l’ai autant aimé.
      J’espère qu’il te plaira si tu as l’occasion de le lire 🙂
      Merci beaucoup Diane 🙂

      J’aime

  3. J’ai eu un coup de coeur pour ce livre ! La relation qui unit Clara à Clément fait réver ! Jamais je n’aurai de lien pareil avec mes grands-parents…
    Et je ne savais pas du tout que c’était la fille de Régines Desforges ! Moi qui avait adoré la bicyclette bleue, je comprend mieux pourquoi j’ai adoré Le vieux qui déjeunait seul ! Elles ont ça dans le sang !

    Je cite ton article dans la chronique sur mon blog 🙂

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