Historique

Par amour • Valérie Tong Cuong

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Le résumé en dit très peu et c’est ce que j’ai aimé. Découvrir cette histoire, ce roman choral et n’en savoir qu’un infime fragment pour me laisser surprendre. Par amour a été une excellente surprise, que je recommande vivement.

RESUME-01 - Copie

Pour protéger les siens des absurdités de la guerre, il ne reste parfois que l’énergie de l’amour et la force du sacrifice… Retraçant le destin de deux familles emportées dans la tourmente de la Seconde Guerre mondiale, cette fresque puissante, envoûtante, nous conduit du Havre à l’Algérie et met au jour un pan méconnu de notre Histoire.

CE QUE JEN PENSE-01-01 - Copie

Tout débute au Havre, la guerre est commencée depuis deux ans. Je crois n’avoir encore jamais lu de récit de guerre qui se déroule dans cette ville. Occupée durant des années, elle fut victime de bombardements et de combats aériens, du fait de sa qualité géographique. Ces pluies de bombes l’a détruire presque entièrement, tuant des civils et contraignant les habitants à fuir et évacuer régulièrement la ville. Ce que réussit avec brio Valérie Tong Cuong, c’est à nous immerger dans cette atmosphère, dans cette pesanteur et cette peur qui régna sur la ville. Au cœur de ce point stratégique de combat, au cœur de l’Occupation Allemande et des nuées de bombes.

La guerre était une immense vague qui nous portait de creux en crêtes, gare à ceux qui quittaient l’écume, ils seraient envoyés par le fond.

Pour cela, elle a construit son récit de manière chorale. Alternent alors les points de vue d’Émélie, son mari Joffre et ses deux enfants, Lucie et Jean, mais également celui de sa sœur, Muguette et de ses enfants Joseph et Marline. Cette construction permet de découvrir le regard que chacun porte sur la guerre, sur les privations et le climat qui rôde au Havre. On découvre la peur, la cohabitation avec les soldats, le rationnement, les évacuations, la maladie, la faim et de manière plus lointaine, la déportation des Juifs et les camps de travail Le quotidien de ces rescapés, de ces habitants coincés parmi des décombres, des ruines, la manière dont chacun survit à la guerre.

Du Havre jusqu’en Algérie, c’est un voyage historique qui nous entraîne à la rencontre de personnages réalistes et profonds, parfois brisés et épuisés, toujours allumé d’une étincelle d’espoir et de courage, forts, battants, touchants pour lesquels je me suis prise d’une grande empathie. Pour leurs souffrances mais également pour tout ce qu’ils vivent et subissent au quotidien, le manque et la maladie, les privations. Malgré les difficultés, ils redoublent de détermination pour vaincre ce conflit et les désillusions par lesquels ils sont passés.

J’ignorais qu’il faut traverser ce genre d’événements tragiques – la perte de ce que l’on a de plus précieux au monde -, pour mesurer ce que le corps et l’âme ressentent, ce trou indescriptible au milieu de soi-même. J’ignorais que lorsque cela arrive, il ne reste plus qu’à constater combien les efforts pour s’y préparer ont été inutiles.

L’auteure nous offre un récit d’une richesse incroyable, d’une qualité exceptionnelle. Sa plume est poétique, belle et pleine d’émotions. La densité des thématiques évoquées relève d’un travail documenté, abouti. C’est un récit poignant, assez bouleversant quand on imagine que cette période qu’ont vécu Émélie, Joffre, Muguette et les enfants fut réelle. Que des milliers d’individus ont été déracinés, évacués en raison des bombardements et ont du reconstruire leur chez-eux ailleurs, quand ils n’ont pas été obligé d’intégrer des camps de travail ou des camps de concentration. Pour cela, il est nécessaire de ne jamais les oublier.

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Un récit poignant, une histoire qui aborde les aspects de l’Histoire avec justesse et précision. La Seconde Guerre Mondiale comme je ne l’avais encore jamais vue, grâce aux multiples regards d’Émélie, Joffre, Muguette et leurs enfants. Un texte d’une très grande qualité : riche, dense et très beau.

EXCELLENTE LECTURE-01 - Copie

Il fallait apprendre à aimer vivre, et vivre pour aimer.

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