Fais de moi la colère • Vincent Villeminot

A l’occasion des matchs de la Rentrée Littéraire de PriceMinister, auxquels je participe pour la troisième année consécutive, j’ai pu recevoir Fais de moi la colère de Vincent Villeminot, publié aux éditions Les Escales en août.

Le jour où son père, pêcheur de longue date, se noie, Ismaëlle se retrouve seule. Seule, vertigineusement, avec pour legs un métier d’homme et une chair de jeune fille. Mais très vite, sur le lac franco-suisse, d’autres corps se mettent à flotter. Des morts nus, anonymes, par dizaines, par centaines, venus d’on ne sait où – remontés des profondeurs de la fosse. C’est en ces circonstances qu’Ismaëlle croisera Ezéchiel, fils d’un « Ogre » africain, qui a traversé les guerres du continent noir et vient sur ces rives affronter une Bête mystérieuse.

Vincent Villeminot est connu pour ses romans young adult : Les pluies, Samedi 14 novembre, etc. Fais de moi la colère est son premier récit en littérature adulte contemporaine. Un récit qui m’a rendu très curieuse, du fait des avis très partagés qui ont suivi sa parution. Roman ou poésie ? Ce livre est à la croisée des deux, racontant l’histoire d’Ismaëlle, une adolescente qui vit au bord du lac Léman avec son père jusqu’à la mort de celui-ci. Pêcheur aguerri, un soir, il ne rentre pas. C’est son corps sans vie qui remontera à la surface quelques jours plus tard. D’abord anéantie, Ismaëlle va tenter de reprendre l’activité de son mentor et de devenir pêcheuse.

Les premiers chapitres sont très courts et bruts, d’une plume incisive et violente. C’est une entrée en matière qui reflète l’urgence, la volonté de faire entrer rapidement le lecteur dans l’histoire. Fais de moi la colère est parsemé de métaphores et de références au célèbre roman de Melville, Moby Dick. Des références auxquelles je suis restée totalement hermétique, ne comprenant pas où l’auteur souhaitait en venir. Ce n’est autre qu’une sorte de réécriture du conte, modifiée pour les besoins des messages que Vincent Villeminot désire faire passer.

De plus, la présence d’Ezéchiel, le fils d’un dictateur africain, apporte un côté mystique et énigmatique à l’histoire. Son discours m’a semblé brumeux et j’ai eu beaucoup de mal à le comprendre, à entrer dans le récit à sa suite. Je n’ai réussi à apprécier les personnages, leurs quêtes et leurs histoires, me sentant trop étrangère à ce qu’ils vivaient et ressentaient. La distance qui s’est créée m’a empêcher de m’imprégner du récit et de ne pas m’y sentir étrangère.

Un roman à l’ambiance mystérieuse, brumeuse qui n’a pas su me toucher ni me convaincre, dans lequel je me suis sentie étrangère aux personnages et à ce qu’ils vivaient. Un déception pour cette histoire que je n’ai su comprendre…