Les carnets de Cerise et Valentin • Joris Chamblain et Aurélie Neyret

Depuis trois ans maintenant, Les Carnets de Cerise m’accompagnent et je dois dire que cette saga est un réel coup de cœur. J’ai même fait durer le plaisir en ne lisant que très récemment le cinquième et dernier tome (Des premières neiges aux Perséides). Ce hors-série était l’occasion de prolonger le moment mais malheureusement il m’a déçue…

Valentin – tout comme Cerise, sa maman et le papa de Valentin – s’apprête à partir pour un long voyage autour du monde. Mais il n’a que sept ans et ce voyage lui fait un peu peur. Pour tenter d’apaiser cette angoisse, Cerise et lui ont imaginé une histoire d’extraterrestres : dans la nuit du 18 août, Toloh-Tim a atterri dans le jardin. Il veut fuir une mission spéciale qu’il devait accomplir. Mais laquelle ? C’est ce que les agents spéciaux Cerise et Valentin devront découvrir.

Malgré le caractère jeunesse de la saga originale, il y avait au cœur des intrigues de la magie et des sujets très universels, ce qui rendait sa lecture tendre et agréable. Je ne me suis jamais sentie trop vieille pour lire l’histoire de Cerise. J’avais au contraire l’impression de retomber avec bonheur en enfance, dans un monde où tout ce qui peut m’importer concerne des mystères ou des enquêtes à résoudre. Les carnets de Cerise et Valentin m’a laissé cette impression d’être différent et m’a beaucoup captivé malheureusement…

Âgé de 7 ans, Valentin a perdu sa maman alors qu’il était encore petit et c’est une douleur difficile à appréhender pour le petit garçon. De plus, alors qu’il vivait avec son papa depuis plusieurs années, sa vie est chamboulée par l’arrivée de Cerise et sa maman. Cerise et Valentin ont plus en commun que ne peuvent avoir d’autres enfants de leurs âges et on voit se développer entre eux une complicité émouvante. Pour autant, cela n’a pas su me convaincre.

Loin de ressembler à une enquête habituelle, celle de Valentin est en réalité très déconnectée de la réalité. On est plongé dans un univers parallèle et extraterrestre qui est très intéressant pour comprendre Valentin mais qui ne m’a pas captivée. En effet, ce monde imaginaire qu’il s’est créé est un moyen pour lui d’appréhender les changements qui interviennent dans sa vie et sa peur de l’inconnu.  

La construction des planches demeure identique et c’est un aspect que j’ai apprécié car c’est la force de cette saga. On y retrouve donc une sorte de journal de bord avec différents dessins et des annotations liées. Les graphismes sont très beaux, ils sont d’ailleurs l’empreinte de cette saga et de ce duo d’auteurs/illustrateurs incroyable. Malgré tous ces très bons éléments, c’est une bande-dessinée que j’ai trouvé trop jeunesse et qui n’a pas su me toucher comme l’avait fait les cinq tomes de la saga de Cerise…

Par bien des aspects, ce nouvel opus diffère de la saga originale des Carnets de Cerise. Même s’il n’a pas su me convaincre comme l’ont fait les précédents tomes, c’est une bande-dessinée sensible, aux graphismes colorés qui se construit autour d’une enquête très agréable à suivre.