Contemporain·Lectrice Charleston 2021

Hystériques • Sophie Adriansen

Je n’avais jamais lu de romans de Sophie Adriansen et ce n’est pourtant pas faute d’en avoir eu envie, particulièrement avec son roman Linea Nigra qui me fait de l’œil depuis sa sortie. J’étais donc très heureuse de la découvrir enfin avec ce roman féministe, féminin et moderne !

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Trois femmes, quatre utérus. Il y a Noémie, qui désespère de tomber enceinte et se découvre malade de cet organe dont elle attend tout. Clémentine, qui renoue avec un souvenir dont seul son utérus a gardé la mémoire et qui va chambouler sa vie. Et Diane, qui se démène pour créer à tout prix le nid dont elle rêve pour ses enfants, après s’être débattue avec les suites d’un premier accouchement difficile. Elles sont sœurs, dans une famille où on ne parle pas d’utérus. Ni de sexe, de règles ou d’accouchement. Leur mère leur a transmis cette philosophie du silence. Face à un tel tabou, comment devenir femme, puis mère ?

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Ce sont les thématiques abordées dans ce roman qui m’ont rendue aussi curieuse de son contenu et puis, je n’avais jamais lu aucun roman de Sophie Adriansen alors que de nombreux de ces écrits font partie de ma liste d’envie depuis des années. Avant de démarrer ma chronique, il convient de préciser que c’est un récit qui bouscule littéralement et qu’il n’est pas à proprement dit une histoire douce. Bien au contraire, à travers l’histoire de trois femmes, l’autrice dénonce les violences obstétricales, aborde avec un regard perçant la maternité et le regard d’autrui sur les femmes.

Ces trois femmes, qui sont aussi trois sœurs, ont été élevées par une mère qui n’a pas eu les codes du XXIe siècle, qui n’a jamais parlé de sexe et d’utérus à ses filles, qui ne leur a jamais expliqué comment fonctionnait le corps féminin, parce qu’elle-même a du se verrouiller dans sa propre enfance. Diane, Clémentine et Noémie vont alors être confrontées à la maternité dans ses aspects les plus durs, les plus bouleversants et les plus réjouissants mais aussi aux violences gynécologiques et médicales, au deuil, à la maladie, sans avoir les clés pour les affronter.

Leurs parcours auraient pu me bouleverser, parce que j’ai senti toute la force de leur désespoir, de leur peine quand elles en avaient et de leur mal-être mais malheureusement cela n’a pas été le cas. Certaines héroïnes manquaient selon moi cruellement de profondeur, Diane m’a semblé froide et sans émotion tandis que Noémie m’a énormément agacée, malgré sa douleur. Seule Clémentine a su me toucher, de par son personnage plus nuancé et sa vie d’adolescente traumatisée et oubliée.

De plus, le récit m’a souvent paru brouillon, les éléments s’enchaînant sans chronologie à certains moments et j’ai été perdue dans les allers/retours faits pour comprendre les passés de Diane, Clémentine et Noémie. Cela m’a gênée dans ma lecture à de nombreuses reprises. Malgré ces aspects, qui n’ont pas su me convaincre, je reste persuadée que cette lecture est importante et forte, notamment grâce aux sujets qu’elle aborde. Des sujets puissants, actuels. L’autrice donne la parole aux femmes, aux mamans, en interrogeant leur rapport à la maternité ou encore à la transmission ; et cela me semble plus primordial que jamais, aujourd’hui.

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Ce roman bouscule et aborde des thématiques fortes, qui sont plus que jamais actuelles. En cela, c’est un récit que j’ai apprécié parce qu’il se veut un manifeste pour dénoncer les violences obstétricales et médicales ainsi que la façon dont on peut sous-estimer la maternité ou la transmission. Pour autant, je n’ai pas su être convaincue par les héroïnes qui portent ces thématiques et la construction du récit, parfois brouillon, m’a gênée dans ma lecture.

Un commentaire sur “Hystériques • Sophie Adriansen

  1. J’ai eu du mal aussi au début mais page après page il a su me toucher avec la profondeur et l’importance de ses thèmes, je lirai Linea Negra par curiosité ! Mais je suis contente d’avoir lu cet ouvrage!

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