Contemporain

Les sirènes de Malibu • Taylor Jenkins Reid

Depuis Daisy Jones & The Six, j’attends le moment où je vais enfin replonger dans un roman de Taylor Jenkins Reid et c’est enfin venu !

Malibu, 27 août 1983. La fête annuelle de Nina Riva est l’événement le plus attendu de l’année à Malibu. Star du show-biz, politique ou serveuse au drugstore du coin, tout le monde rêve d’être invité, car ce n’est pas seulement la fête la plus notoirement décadente de toute la côte Ouest, c’est aussi l’occasion d’approcher les Riva. Nina, Hud, Jay et Kit, non contents d’être les enfants du chanteur qui fait vibrer l’Amérique, sont eux-mêmes un modèle de succès. Ils sont jeunes, ils sont beaux, ils sont talentueux et ont le monde à leurs pieds. Mais sous le vernis des apparences se cachent bien des secrets. Si à minuit la fête bat son plein, au matin, le passé sera venu frapper à la porte des Riva et leur manoir de verre au sommet de la falaise sera en feu.

Malibu on fire !

Malibu, c’est cette bande de terre longue de plus de 40 kilomètres située à l’ouest de Los Angeles mais c’est aussi le paradis des surfeurs et une station balnéaire convoitée. C’est là que vont grandir les quatre enfants de Mick Riva, le célèbre chanteur de rock de toute une génération : Nina, Jay, Hud et Kit. Seul bémol, il les a abandonnés pour se consacrer à sa carrière. Livrés à eux-mêmes du jour au lendemain, l’aînée de la fratrie va prendre les prendre en charge et leur offrir une vie confortable. Des années plus tard, tandis que Nina prépare sa gigantesque fête annuelle, le fantôme de cet homme qui ne s’est jamais intéressé à eux plane encore et promet de faire des ravages.

Des personnages hauts en couleurs

L’immense force de ce récit, ce sont ses personnages divinement bien construits. Ils sont tellement authentiques et faillibles, tellement ancrés dans le réel qu’on doute presque. Est-ce de la fiction ? Une biographique ? Il n’y a pas un seul personnage qui ne m’a pas convaincue et la façon dont on nous les présente nous plonge dans leurs galères, leurs espoirs, leurs forces mais aussi ce qui les a tant soudés. Que ce soit Nina et sa force insoupçonnée, Jay et son manque d’assurance, Hud et sa stabilité ou encore Kit et son innocence, je suis tombée sous le charme de chaque enfant Riva. Parce qu’ils sont différents, attachants, qu’on a envie de les rencontrer et d’apprendre à les connaître et parce qu’au fil des pages, l’autrice les fait devenir réels.  

Une construction atypique qui rend le récit addictif

L’autrice compte parmi mes plus belles découvertes en littérature étrangère et notamment parce qu’elle a une façon de construire les récits qui lui est propre et qui s’avère complètement incroyable. On va suivre heure par heure les préparatifs de la fête de Nina tout en remontant le temps pour découvrir l’enfance des personnages, leur adolescence et les moments clés de leur vie jusqu’à ce soir où tout a basculé. L’autrice réussit avec justesse et malice à faire des liens et à mettre en avant la puissance de l’héritage laissé par nos parents, celui qui s’inscrit dans les gênes fatalement et celui qu’on rejette. Ce roman est impossible à lâcher, parce qu’on sent le drame arriver et entraîne une vraie frénésie de lecture. C’est un grand roman, à la croisée du thriller tragique et de la saga familiale dramatique.

Un roman addictif, haletant et rock’n’roll qui nous plonge dans les dessous de Malibu où les enfants Riva vivent depuis des années, soudés par les galères et l’abandon de leur père. L’autrice n’a pas son pareil pour construire des récits incroyables et atypiques mais également pour créer des personnages qui sèment le doute, faillibles et ancrés dans le réel.

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