Autobiographie·Contemporain

L’heure des femmes • Adèle Bréau

Adèle Bréau fait figure de mes autrices favorites, bien qu’ayant encore quelques uns de ses romans à lire dans ma bibliothèque. J’avais adoré sa saga La cour des grandes en trois tomes et encore plus L’odeur de la colle en pot. Ce roman m’a aussitôt attirée dès l’annonce de sa parution et je me suis empressée de le découvrir !

Paris, 1967. À l’aube de la cinquantaine, Menie, mère de famille bourgeoise, est recrutée par la radio RTL qui a décidé de renouveler ses programmes. Son rôle ? Faire parler les auditrices. En quelques semaines, c’est la déferlante. Les femmes de la France entière se confient à « la dame de cœur ». Bientôt, à l’heure de la sieste, elles seront des millions à suivre l’émission avec passion. Parmi elles, Mireille et sa sœur Suzanne, qui découvrent qu’elles aussi pourraient maîtriser leur destin. Quant à la vie de Menie, partagée entre le tourbillon d’une société libérée par Mai 68 et les tourments qu’on lui livre, elle en est totalement bouleversée. Cinquante ans plus tard, Esther, une documentariste qui peine à se reconstruire, va replonger dans ces années pas si lointaines où le sort des Françaises semble d’un autre âge.

La dame de cœur ou le portrait d’une femme novatrice

Dans ce portrait de femme, Adèle Bréau revient sur le passé de sa grand-mère : Ménie Grégoire. Des années 60 à 80, celle qu’on appelait La dame de cœur va animer une émission de radio au concept révolutionnaire pour l’époque en raison de la teneur des sujets qu’elle évoque. Chaque semaine, des auditrices lui écrivent pour lui parler de leur quotidien, de leur couple, des soucis qu’elles peuvent rencontrer, de sexualité ou encore de contraception, d’IVG, de violences conjugales, etc, et Ménie se charge de leur répondre à l’antenne. Des sujets peu abordés dans la vie de tous les jours, tandis que les femmes sont encore sous-estimées pour leur capacités dans les années 60.

Un roman sur l’évolution de la condition féminine des années 70 à nos jours

La journaliste va alors s’inspirer de ses voyages, de conférences pour répondre au plus juste à ses femmes qui l’interpellent et qui la touchent. Au fil des pages, l’autrice met en lumière une personnalité ambitieuse et pionnière dans ce domaine, alors que la société voit pas toujours d’un bon œil l’évolution de la condition féminine marquée par les préjugés et le sexisme. Elle va véritablement accompagner le changement des mentalités des années 70 à nos jours, grâce à sa parole libérée et ses prises de position en faveur de l’émancipation féminine. Si la construction du roman favorise la découverte, il peut surprendre parfois par son côté documentaire. On y découvre la vie d’une femme de façon souvent instructive et peu romancée mais il n’en demeure pas moins un éloge à cette personnalité précurseure.

Un roman qui dresse le portrait d’une femme à la personnalité novatrice, aux idées et prises de position en faveur d’une émancipation féminine face à une époque où les femmes étaient encore sous-estimée et marquées par les préjugés et le sexisme.

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