Historique·Science-Fiction/Fantasy

La berceuse des sorcières • Hester Fox

Depuis sa création, les éditions Faubourg Marigny me laissent curieuse… Je demeure persuadée que les récits publiés vont me plaire parce qu’ils réunissent des thématiques que j’aime retrouver dans la littérature.

Deuxième moitié du XIXe siècle. Plus attirée par les bois et les falaises sauvages entourant la propriété familiale que par la société bien-pensante, Margaret Harlowe est une jeune femme issue d’une famille aisée de Nouvelle-Angleterre, mais elle ne correspond pas tout à fait à ce qu’on attend d’elle à l’époque. Elle devient de plus en plus étrange et de plus en plus belle, alors qu’elle cultive un étrange pouvoir. Bientôt, on chuchote autour d’elle et le nom de « sorcière » émerge. Et la puissance de Margaret commence à tisser une toile bien sombre autour de la ville. Cent cinquante ans plus tard, Augusta Podos prend un emploi de rêve à Harlowe House, la maison historique d’une riche famille qui a été transformée en un petit musée à Tynemouth, dans le Massachusetts. Quand Augusta tombe sur une référence étrange à une fille des Harlowe qui a presque été effacée des archives historiques, le mystère est trop intrigant pour être ignoré. Mais alors qu’elle creuse plus profondément, quelque chose de sinistre jaillit de son sommeil, une puissance obscure qui lie une femme à l’autre à travers les lignes de sang et de temps. Si Augusta ne peut résister à son charme, tout ce qu’elle sait et aime, y compris sa vie même, pourrait être perdu à jamais.

Deux héroïnes, deux temporalités, un lien

Augusta Podos est une jeune femme plutôt réservée qui va accepter un emploi à la Harlowe House, la célèbre maison d’une vieille famille désormais transformée en musée historique. Passionnée par l’Histoire et les objets historiques, la jeune femme va découvrir dans les archives des références à Margaret Harlowe, tout en constatant que certains éléments de sa vie ont été effacés. Bien décidée à percer le mystère, Augusta ne se doute pas que Margaret est, en 1878, une guérisseuse marginale et originale à son époque, familière de pratiques ésotériques, accusée par les habitants du village d’être une sorcière. Le lien entre les deux héroïnes a été long à se mettre en place et j’avais du mal à voir comment les deux temporalités allaient se relier entre elles ; pour autant, une fois compris, j’ai été agréablement surprise par la façon dont l’autrice a emmêlé leurs histoires.

Une atmosphère mystique

Si Augusta est un personnage intéressant et passionné, elle n’a pas su me toucher et je l’ai trouvé plutôt fade. Elle m’a laissée l’impression de n’être qu’un prétexte pour aborder l’histoire de Margaret. Cette dernière m’a cependant fascinée, bien qu’elle soit difficile à cerner. Le contexte historique autour de son histoire est passionnant : les chasses aux sorcières, le regard de la société sur les femmes. Sous couvert de féminisme et de tragédie, il permet également de plonger dans une atmosphère sombre et mystique, retranscrite avec beaucoup de réalisme. Entre magie noire et sorcellerie, l’autrice aborde également des messages forts autour de l’amour et sa puissance.

Un récit à l’ambiance sombre, qui oscille entre sorcellerie, mysticisme, féminisme et tragédie. Si les deux héroïnes sont intéressantes, pour des raisons différentes, il m’a cependant manqué un équilibre plus juste entre leurs histoires.

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