Historique·Saga historique & familiale

Les Rêves de nos Mères, tome 3 : Les heures incertaines • Carine Pitocchi

Il y a un petit moment maintenant, j’ai lu le troisième tome de la saga des Rêves de nos Mères. Une saga que j’aime profondément pour sa richesse historique.

1919. Alors que l’Europe se relève à peine de la Grande Guerre, à Longfield, un nouveau drame s’abat sur la famille Ashford : Edward, le frère adoré de Julia, a succombé à la grippe espagnole. Endeuillée, la jeune femme se réfugie dans les bras de William Murphy, mais leurs deux familles s’opposent formellement à leur union. Pour sa cousine Emily, les choses vont mieux : mariée à Archie et jeune maman, elle est choisie par le rédacteur en chef d’un journal pour être la seule femme journaliste à couvrir le « Conseil des Quatre » qui se réunit à Paris. Et c’est Florine, qui a dû laisser son emploi d’institutrice au retour des hommes du front, qui sera la préceptrice des deux enfants de la famille. Quant à Elena Demidov, réfugiée au domaine pour échapper à sa famille, elle est toujours traquée par son frère Dimitri, bien décidé à lui faire payer sa trahison… De la Russie à la France, des États-Unis à l’Angleterre ou l’Allemagne, une saga passionnante, dans laquelle les destins de personnages inoubliables se mêlent aux bouleversements historiques et politiques du monde.

1919 est l’année au cœur de laquelle Carine Pitocchi nous plonge. Ce troisième volet se concentre en effet sur l’après-guerre dans une temporalité assez restreinte. Une année charnière, très importante pour son contexte historique et politique : de la grippe espagnole au le traité de Versailles en passant par le droit de vote des femmes accordé en Angleterre et en Allemagne, l’autrice a richement détaillé son récit grâce à un travail de recherche incroyable. Les héros des Rêves de nos Mères continuent leur évolution dans ce contexte, au cœur des deuils, des tourments de la grande Histoire et des drames.

Que ce soit Julia, Emily ou encore Florine, chacune des héroïnes se retrouvent en prise avec son destin et doit y faire face. C’est bel et bien un vent de féminisme qui souffle sur ce troisième tome mais aussi de multiples remises en question. Qu’ils soient aristocrates, domestiques ou de simple condition, les personnages vont vivre les grands bouleversements de cette année 1919 et les conséquences de la guerre sur l’aristocratie vont notamment être les plus importantes mais on voit également se dessiner entre les lignes les combats contre les mœurs de l’époque et contre la ségrégation raciale aux Etats-Unis.

Les pages se tournent toutes seules, les chapitres défilent et dévoilent un récit à la fois documenté de façon didactique et riche en faits historiques et en émotions sans pour autant qu’il ne traîne en longueur. L’équilibre entre Histoire et fiction est finalement très réussi et les différentes histoires qui se croisent et s’entrecroisent rendent cette lecture aussi addictive que passionnante. Une fois refermé, le quatrième tome se fait douloureusement attendre…

Ce troisième tome continue de dévoiler un pan de l’Histoire mondiale de façon très documentée et passionnante, grâce à des personnages auxquels il est difficile de ne pas s’attacher tant leurs destins sont touchants. Les grands bouleversements de 1919, les deuils et l’après-guerre sont autant de thématiques douloureuses qui font de ce récit une lecture à la fois passionnante et poignante.

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