Saga historique & familiale

Toute la ville en parle • Fannie Flagg

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Fannie Flagg est une de mes auteurs favorites, j’ai lu presque tous ces romans traduits en France (La Dernière réunion des filles de la station-service, Miss Alabama et ses petits secrets et Beignets de tomates vertes). Quand, parmi les parutions du mois de février, j’ai découvert un nouveau titre, je n’ai pas hésité une seule seconde. Un grand merci aux éditions du Cherche-Midi pour me l’avoir envoyé.

résumé

L’auteur de Beignets de tomates vertes nous conte, dans ce roman choral, l’histoire d’un petit village du Missouri, Elmwood Springs, depuis sa fondation en 1889 jusqu’à nos jours. Les années passent, les bonheurs et les drames se succèdent, la société et le monde se transforment, mais les humains, avec leurs plaisirs, leurs peurs, leurs croyances, leurs amours, ne changent guère. Et c’est la même chose au cimetière puisque, loin de jouir d’un repos éternel, les défunts y continuent leurs existences, sous une forme particulière. Au fil des décès, ils voient ainsi arriver avec plaisir leurs proches et leurs descendants, qui leur donnent des nouvelles fraîches du village. Tout irait ainsi pour le mieux dans ce monde, et dans l’autre, si d’inexplicables disparitions ne venaient bouleverser la vie, et la mort, de cette paisible petite communauté.

ce que j'en pene

Ouvrir un roman de Fannie Flagg, c’est comme déguster une bonne glace lorsque les beaux jours arrivent : un petit bonheur qu’on n’échangerait contre rien au monde. C’est une auteure qui me captive à chacun de ses romans, je sais que je vais aimer ce qu’elle écrit parce qu’à chaque fois, elle sait me toucher comme peu d’auteur(e)s le font. Ce petit dernier, bien que différent par de nombreux aspects, n’a pas fait l’exception. Toute la ville en parle est très atypique, il se compose comme un roman choral. Pourtant, il n’y a aucun narrateur défini. En 1889, Lordor Nordstrom, émigré suédois aux Etats-Unis, s’installe dans le Missouri pour y fonder Elmwood Springs, une communauté composée d’agriculteurs et réunit plusieurs émigrés suédois afin de bâtir une ville.

Les années défilent, les familles s’agrandissent, s’élargissent et deviennent propriétaires. De nouveaux habitants emménagent, d’autres s’en vont. Pendant 500 pages, on assiste à la prospérité d’un village, à la vie d’hommes et de femmes, à des moments de peines, de joies ou de doutes, à des décès et des naissances, des mariages et des divorces. La particularité de ce roman n’est pas de se concentrer sur un personnage et de le suivre sur plusieurs années, mais d’en réunir plusieurs afin de les faire se rencontrer, échanger et vivre ensemble. Si ce procédé peut être déstabilisant, parce qu’au milieu du roman, on s’aperçoit rapidement qu’il y a énormément de personnages, il n’en demeure pas moins très intéressant pour dresser un portrait réaliste d’une société en pleine mutation.

De 1889 à 2021, l’auteure retrace un siècle d’évolution économique, politique, culturelle, sociale et historique : les guerres mondiales, le Vietnam, les supermarchés Walmart, le nouveau millénaire, etc. Elle y ajoute une touche de surnaturel, des personnages très attachants, de l’humour et des sujets plus graves. Elle parle du bonheur, de la vie et du temps qui passe, de manière simple et juste. Ce ne sera pas un roman exceptionnel pour tout le monde car il demeure inhabituel pour les fans de l’auteure. On assiste, spectateur, à l’essor d’une communauté sans réel fil pour conduire une histoire mais il y a dans les romans de Fannie Flagg de la douceur, un message autour de bonheur et de l’importance de profiter des moments heureux qu’on vit qui me touche à chaque fois. Des qualités que j’ai retrouvé dans ce dernier.

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De 1889 à 2021, on suit les habitants de cette petite ville du Missouri qui s’agrandit au fil des années, des naissances, des joies et des peines. Fannie Flagg aborde, malgré une construction très différente de ce qu’elle a l’habitude d’écrire, l’amour, le bonheur et l’importance des moments heureux. Un roman atypique qui se concentre sur la petite communauté d’Elmwood Springs, à la manière d’un roman choral, et dépeint un siècle d’Histoire économique, culturelle, politique et sociale.

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4 commentaires sur “Toute la ville en parle • Fannie Flagg

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