L’ivresse des libellules • Laure Manel

C’est le troisième roman que je lis de Laure Manel, je l’ai découverte avec La délicatesse du homard qui était, jusqu’alors, mon préféré. L’ivresse des libellules a été un énorme coup de cœur, qu’il sera difficile d’oublier tant il a résonné en moi.

Quatre couples d’amis dans la quarantaine décident de s’octroyer des vacances sans enfants dans une villa de rêve. Mais l’ambiance qui se voulait insouciante et idyllique ne tarde pas à se charger d’électricité. La faute aux caractères (et petites névroses) de chacun, aux modes de vie différents, à l’usure et la routine qui guettent les amoureux quand s’invite le quotidien, et à des parents qui ont oublié ce qu’était leur vie lorsqu’ils ne l’étaient pas encore… Quand débarque une jeune et jolie célibataire, le groupe est plus que jamais au bord de l’implosion.

Une bande d’amis qui décident de partir ensemble, sans les enfants, dans une magnifique et immense villa ardéchoise. C’est le point de départ du troisième roman de Laure Manel, un roman qui m’a fait l’effet d’être très différent des deux précédents et que j’ai, d’ailleurs, préféré. Des vacances entre couples, ce sont des moments de franches rigolades, de bons souvenirs qu’on conserve pendant des années et qu’on se remémore des mois plus tard mais cela peut aussi générer du stress. Pour les quatre couples réunis, ces deux semaines vont rapidement se transformer en règlement de compte…

Joyeux lurons, personnalités explosives ou relativement calme et mesurée, chaque personnage, et même chaque couple, a son caractère, ses petites névroses, ses habitudes, ce qui en fait une bande très hétéroclite. Ce séjour ensemble est un excellent moment pour qu’ils puissent souffler, oublier leurs défauts, se retrouver ensemble et profiter de l’instant présent ou encore se ressourcer avant l’année scolaire à mille à l’heure qu’ils vont devoir redémarrer. Pourtant, rien ne se passe jamais comme prévu ! Ils sont tous très différents, ils se complètent et s’opposent en même temps et il n’est pas aisé de cohabiter avec des individus qu’on ne comprend pas, ou plus.

Malgré les moments explosifs, l’honnêteté prime dans cette magnifique amitié. Au-delà des conflits, des divergences d’opinions, des différences de caractères, on sent que chacun d’entre eux est lié à la bande, de manière très forte. Parmi les huit, il y a tout de même un couple qui m’a davantage touchée et qui est en partie responsable du coup de cœur que j’ai eu pour cette histoire, c’est celui d’Emilie et Vincent. Je me suis énormément attachée à la jeune femme qui, à plusieurs reprises, m’a fait monter les larmes aux yeux face à sa souffrance, face à sa douleur et ses réflexions.

Laure Manel possède un talent incroyable pour évoquer, de ce fait, les relations humaines et amoureuses. Elle aborde multiples sujets du quotidien, de la vie : la famille recomposée, le divorce, les séparations qui blessent, l’adultère, les complexes, la famille, l’amitié, l’amour… C’est un roman qui peut sembler léger et pourtant, il y a derrière chaque personnage et chaque situation, matière à réfléchir et s’interroger sur la vie, le couple, l’amitié, la famille. Si je devais retenir un message de ma lecture, c’est que rien n’est acquis, que ce soit en amour ou en amitié. La plume juste et sensible de Laure Manel réussit très bien à le transmettre.

Coup de cœur pour cette histoire qui résonné en moi, de manière très forte. La plume de Laure Manel est sensible, juste et aborde avec bienveillance et délicatesse les aléas du quotidien mais également les relations humaines, les relations amoureuses, l’amitié, les complexes de chacun, et tant d’autres sujets. C’est un roman que j’ai lu d’une traite, passionnée par cette bande d’amis qui m’a rappelé d’excellents souvenirs.