Les mauvaises épouses • Zoé Brisby

C’est l’année dernière que j’ai découvert la plume de Zoé Brisby avec son roman Les égarés puis avec sa comédie de Noël et j’avais beaucoup aimé son ton ainsi que son style. J’étais donc impatiente de la relire !

Las Vegas, 1952 : Elvis, Marilyn, l’Amérique en pleine guerre froide. Summer et son mari vivent dans le désert du Nevada une base militaire chargée d’étudier la bombe atomique. A chaque lancer, ils sont aux premières loges et il n’y a que Summer pour ne pas savourer le spectacle. En bonne épouse, elle joue le jeu et organise des apéritifs atomiques. Sa docilité volera en éclat avec l’arrivée d’une autre bombe sur la base, Charlie. Elle est tout ce que Summer n’est pas : forte, indépendante et sensuelle… Tandis que les hommes s’extasient sur le miracle de la science et la puissance de l’Amérique, Summer et Charlie décident de prendre en main leur destin.

Un remake des Desperate Housewives

Artemsia Lane n’est autre qu’un quartier dans la banlieue de Las Vegas. Un quartier aux maisons identiques, aux longues rues bordées de pelouses vertes bien taillées dans l’état du Nevada, à quelques kilomètres d’une base militaire en charge d’essais nucléaires. Summer est mariée à l’un des directeurs scientifiques de ladite base et y vit une existence morne, lasse de cette vie faite de faux semblants et de sourires simulés, entre le tricot, les après-midi de marche, les courses, la lecture et les interminables barbecues atomiques. Jusqu’à sa rencontre avec Charlie, nouvellement arrivée dans la maison voisine. Elle est tout ce qu’aucune des épouses d’Artemisa Lane ne sera jamais. Sensuelle, impertinente, différente. Et le quotidien de Summer s’en trouve bouleversé.

Un récit explosif

Zoé Brisby dresse le portrait d’une femme en quête de liberté et d’émancipation qui va peu à peu s’interroger sur sa vie et ce qu’elle désire en faire. On assiste doucement à l’envol de la jeune femme qui va laisser derrière elle son caractère effacé pour répondre à ses propres désirs. Dans un contexte de guerre froide et de course à l’armement face à l’Union Soviétique, l’autrice met en lumière une société patriarcale où la femme n’est réduite qu’à un sourire et sa cuisine mais aborde également des sujets tels que la question de la radioactivité, des violences conjugales, de la liberté féminine, de l’infidélité et du mariage. L’histoire tissée est savoureuse, c’est un roman aussi intense qu’explosif dans lequel la tension grimpe à chaque chapitre jusqu’au final.

Deux femmes que tout oppose dans une banlieue de Las Vegas aux maisons parfaites, qui vont se rapprocher et trouver l’une chez l’autre ce qui leur manque ; la liberté. Un roman intense, dans lequel l’autrice fait grimper la tension jusqu’au final explosif.